Est-ce à l’Etat de faire la promotion de l’avortement ?

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Peux-t-on choisir quand on ne sait pas, quand on n’a pas réfléchi, et quand on est mineure ?

S’il s’agit de citoyens, en général, l’Etat répond non. Il distingue les mineurs, des majeurs, donne des prérogatives aux uns, des droits et des devoirs aux autres, réparti selon les possibilités de tous.

 

Cependant depuis quelques années, l’Etat brouille les lignes. Adultes, enfants, tout se confond chez ses représentants qui votent les lois. Le peuple ne réagit pas. Il trouve normal que le droit de vote ait été donné à des personnes de plus en plus jeunes tandis qu’elles n’étaient pas insérées socialement et qu’elles l’étaient de plus en plus tard. Le résultat est catastrophique : ces pauvres jeunes se font influencer jusqu’à très tard par une caste, elle-même étatique, qui encourage son irresponsabilité. L’Etat appelle cette irresponsabilité « jeunesse », et les représentants de l’Etat rêvent depuis 1968 que quelque chose sorte d’incroyablement responsable de cette « jeunesse ». Or si la médiocrité n’a pas d’âge, elle a besoin d’être combattue par des personnes plus expérimentées. Mais les adultes de notre société ont démissionné. La médiocrité, ils l’ont eux-même acceptée pour eux. Ils ne peuvent donc servir de guide à la jeunesse et dès lors, ils ne comprennent même plus pour eux, ce qui distingue un adulte d’un enfant. Ce sont des démarches pédophiles et elles sont devenues leur norme. Elles confondent expérience et immaturité, jeunesse et vieillesse, sexualité et amour. Elles s’imposent dans la société sans que nous n’y voyons ou que nous soyons assez structurés pour pouvoir y redire. On entend partout : « il faut laisser le choix aux enfants »

Oui, cela sert de réfléchir.

Le choix de quoi quand on est petit et ignorant ? L’être humain connaît-il à sa naissance le bonheur de goûter à un plat d’exception, est-il capable de produire l’effort de le préparer, et combien de temps lui faudra-t-il pour savoir le faire apprécier à un autre ? Cela s’appelle la culture. Une culture riche demande des dizaines d’années d’apprentissage. Si on met un enfant à la tête d’un grand restaurant, il est quasiment certain qu’il fera de la mauvaise cuisine et que l’établissement coulera. Il se sera fait flouer par les adultes autour de lui qui lui auront donné une trop grande responsabilité. Et pire, il pourra difficilement revenir sur son échec, car il aura été flatté, dans un premier temps, qu’on lui ait fait confiance. Et la culpabilité de ne pas avoir été à la hauteur lui fera déifier ces adultes qui lui auront fait confiance alors qu’il n’en était pas capable. Ceux-là, il les considéra toujours comme étant supérieurs à sa propre personne, tandis qu’ils auront simplement échoué à lui donner une éducation, en le mettant face à une situation ingérable pour un être humain de son âge. Aujourd’hui, en France, en ce qui concerne les infanticides par avortement, on laisse des mineures prendre une responsabilité qui les dépasse. Elles prennent ces décisions seules ou presque, avec l’Etat pour unique interlocuteur, parce qu’on juge que c’est leur droit « de femme » (sic). A mon avis, laisser des personnes juger de l’avortement à cet âge, c’est instaurer le règne de la peur.

Le nouveau site gouvernemental « d’information à l’avortement ».

Sur le nouveau site d’information du gouvernement sur l’IVG, il est bien mis en évidence, sur la première page, à plusieurs endroits, qu’une mineure a le droit d’avorter sans que ses parents ne soient au courant.

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Et tout le monde trouve cela normal. Il y a une telle dramatisation qui a été créée autour de ce genre de situation qu’on ne conçoit plus que ce genre de choix relève uniquement de la responsabilité des parents tandis que, de surcroît, ceux-là n’ont pas encore terminé l’éducation de leurs enfants. Non, l’enfant a le droit d’avorter. C’est un droit inaliénable qui ne peut lui être enlevé, par personne, que ce soit par ses parents ou par d’autres.

Alors soit, admettons que les parents ne doivent même pas pouvoir éclairer la décision de leur enfant dans ce cas. Imaginons que quelques cas dramatiques puissent justifier la suppression de l’autorité parentale pour tous, et que des mineures puissent prendre une telle décision. Ne faudrait-il pas essayer de les faire réfléchir à un tel acte, les conséquences, ses implications, afin de leur donner quelques repères ?

C’était ce que se proposait de faire le site Ivg.net. Et il y réussissait très bien avec peu de moyens, beaucoup de bénévolat, et de courage. Manquant d’argent, il réussissait par un travail acharné à se hisser en haut des résultats de recherche sur Google. Mais cela ne convenait pas du tout aux associations richement dotées féministes et aux membres du gouvernement, qui sont cul et chemise avec elles depuis des années. Il fallait faire quelque chose. Le rouleau compresseur étatique a donc été mis en marche. Et là, hors de question de faire réfléchir qui que ce soit à ce sujet, bien au contraire. Comme le note le rapport IVG du 07/11/2013, du « haut conseil à l’égalité » : 220 000 femmes ont recours à l’IVG chaque année en France : c’est un événement assez courant de la vie sexuelle et reproductive d’une femme (1).

Circulez, il n’y a rien à voir. L’avortement ne serait qu’une modalité de la sexualité d’une femme. La doxa n’autorise pas une Marine Lepen à parler d’ « avortements de confort », tandis que cette idée d’avortement lié à la sexualité, va beaucoup plus loin. En 40 ans, oubliées les situations de détresse, les situations exceptionnelles, le contrôle des dérives eugénistes, idées qui avaient permis de faire voter la loi en 1975 en rassurant tout le monde. « Mais non ! Vous n’y pensez pas, une société eugéniste, des avortements de confort, le laisser aller généralisé, cela n’arrivera jamais, nous allons mettre des gardes fous à ces pratiques ! ». Et pourtant, il semble bien, qu’en dehors de la question purement morale liée à l’avortement, nous y soyons. Comme quoi morale individuelle et survie de société sont liées. Le nombre d’avortements a été multiplié par 3 dans nos sociétés alors qu’on nous avait promis qu’il diminuerait. Il est devenu « de confort ». Nous sélectionnons les enfants sur des critères génétiques, physiques et mentaux. Nos familles se sont délitées et il y a toujours moins de personnes pour prendre position contre. Maintenant qu’il s’est généralisé, il faut entériner cette généralisation sans prêter attention, plus que ça, au chemin que nous suivons, même si ce chemin est un chemin de mort. Il faut faciliter un avortement qui ne cesse de croître parce que chaque femme veut pouvoir bénéficier de ce droit.

L’artillerie lourde du gouvernement.

En plus de celui du planning familial, largement subventionné, l’Etat a décidé d’ouvrir son propre site sur l’avortement, puis il a accordé une subvention de 10 000 euros pour que le site du planning familial soit mieux référencé. Mais cela ne suffisait pas. Alors il a montré Google du doigt quant à ce « problème de référencement » (2), et le « haut conseil à l’égalité », exclusivement composé de membres pro-avortement, a été chargé de rendre un rapport pour appuyer la démarche du gouvernement.

  • Le 07/11/2013, le haut conseil à l’égalité en rajoute une grosse couche.

Cet organe de consultation ne s’est pas contenté de servir la soupe au gouvernement, il a également fait plusieurs propositions qui allaient au-delà des demandes qui lui avaient été faites. En plus d’un plus grand remboursement des médecins qui accepteront de pratiquer un tel acte (p4 paragraphe 3 réf 3, + suppression du forfait de remboursement de l’IVG pour inciter les plus cupides à facturer (recommandation 15)), car on ne trouve personne pour le faire, ce « haut » conseil commence à pointer du doigt l’objection de conscience des professionnels en la matière (p 38 2ème paragraphe (3), recommandation n°3 qui demande de supprimer la clause de conscience spécifique des médecins sur l’avortement), et mieux encore, suggère de se passer de médecins pour des actes de plus en plus étendus (recommandation 9 et 10 du rapport (3) p 39). Après que l’Etat ait tenté d’empêcher toute réflexion sur le sujet en généralisant l’avortement, il faudra donc bientôt, obliger les plus récalcitrants à obéir aux ordres sanguinaires qu’ils le veuillent ou non, ou à faire sans eux. D’ailleurs la recommandation n°2 préconise de supprimer le délai de 7 jours de réflexion… trop de jours à réfléchir pour une simple femme. Et puis il y a toutes ces autres recommandations qui tentent de masquer la régression :

_ La recommandation n°1 qui demande de supprimer la notion de « détresse » de la femme qui avorte.

_ La recommandation n°6 veut généraliser l’éducation à l’avortement (pour qui, on n’en sait pas plus).

_ La recommandation n°11 empêcherait la fermeture de tous les centres IVG tout en obligeant les établissements à rouvrir de tels centres en leur enceinte, et faire appliquer des sanctions pour les récalcitrants (recommandation n°12)

_ La recommandation n°16 permettrait l’endoctrinement de tous les jeunes élèves de la santé, durant leur formation.

_ La recommandation 26 permettrait de créer un observatoire « indépendant » chargé de vérifier que la politique d’Etat soit bien appliquée.

  • Les défaillances du site gouvernemental lancé en septembre.

Quant au site qui a été élaboré par le gouvernement, il ne laisse guère la possibilité à une mineure de faire un choix éclairé, tout juste de se confier à ses peurs :

Aucune interrogation, aucune mise en perspective. Le site ne répond jamais qu’à la question du comment, sans jamais donner des pistes quant au « pourquoi ».

La partie qui précise que le choix d’avorter pour une enfant mineure est un droit (souligné), le reste du site entièrement orienté sur le « comment faire » et sur les « droits des mineures » :

Avortement institutionnel

Le plan du site est, lui-aussi, entièrement orienté sur le comment faire :

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Il renvoie également sur le site du planning familial, site qui lui-même fait la promotion du site gouvernemental, sans apporter d’autres éléments d’information à une jeune qui s’en poserait.

131112avortement2Accès à l’IVG : enfin un site gouvernemental clair et objectif” (contrairement à celui du planning familial ?)

D’ailleurs le sommaire de leur “guide” montre très bien comment l’avortement n’est plus qu’une question pratique pour ces gens là :

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Cette façon de laisser la personne à elle-même, surtout une jeune personne, sans ses parents, n’est-ce pas la manière la plus directe de légitimer dans tous les cas, l’infanticide par avortement ?

Résultat.

Le site gouvernemental, comme c’est bizarre !, se retrouve en tête de classement Google en moins d’un mois de fonctionnement, quand on tape IVG. Et le pauvre petit Ivg.net semble bien isolé entre deux sites gouvernementaux dont on se demande comment le deuxième a pu se hisser si haut, le forum de doctissimo, et celui d’osezleféminisme, ou bien l’article du monde qui dénonce le manque d’accès à l’IVG tandis que le nombre d’IVG n’a jamais été aussi important.

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En somme, la concurrence qui était déjà forte vient d’écraser toute forme de concurrence. Ce n’est pas un hasard si la sénatrice de l’Oise, Laurence Rossignol, vient de déposer un amendement pour étendre le délit d’entrave à l’IVG aux questions d’information (5). Ainsi, il en sera fini de la possibilité de contester, ou tout au moins, un site qui réussirait à réinformer les jeunes filles, se verrait en position d’être condamnable. Et pourquoi ne le serait-il pas dès lors ?

Et le doute ?

Le témoignage de Juliette, très militante, sur France Inter, ne manque pas d’interroger si on lui donne une autre lecture que celui qu’elle a voulu en donner (4). Celle-ci, féministe, tombe sur Ivg.net, appelle, et se met à douter. Mais très vite, elle rejette loin d’elle, à 29 ans, toutes les questions qu’elle ne s’était pas posée sur la maternité. Elle ne veut pas réfléchir à cela. Seules quelques justifications misérables viennent alimenter son discours, « Ce n’est pas le bon moment, ce n’est pas le bon papa etc… » justifications qu’on retrouve dans la bouche de nombreuses femmes désormais, et qui n’ont qu’un seul but : couper court à toute réflexion sur les conséquences de ses prises de décisions en termes moraux, pour les résumer à de simples questions matérialistes, tout comme un animal pourrait envisager la question s’il était doté d’un cerveau. Je me demande si celle-ci finira comme de nombreuses autres, dont l’héroïne de Plus Belle La Vie qui a été payée pour défendre l’avortement dans son travail, et qui s’est retrouvée incapable d’enfanter après avoir subi elle-même un avortement.

Pour éviter les doutes, mener une croisade contre les anti-avortements.

La petite Julie, elle, est partie en croisade contre celles qui ont voulu la faire réfléchir. C’est inadmissible. L’Etat doit permettre. Il est le seul à pouvoir informer de manière honnête. En réalité, je me demande surtout combien de temps cette fille, et tellement d’autres avec, rejetteront sur d’autres les soubresauts de leur conscience individuelle. Celles-là disent choisir, elles vivent plutôt comme des bêtes, sans sentiment, sans humanité, baisant et s’étonnant d’avoir envie d’une vie plus stable, d’une famille à 29 ans, alors que le fruit est déjà bien mûr. Elles sont nombreuses à se monter le bobichon entre elles sur internet (7). Mais le plus criant dans leur démarche, c’est l’absence totale, non seulement de réflexion, mais aussi de sentiments profonds. Ces filles sont des monstres froids. Aucune émotion juste ne les habite plus. Elles ne ressentent pas, elles réagissent. Et la réflexion se résume chez à elles à entrer dans une opposition systématique contre ce qui ne leur convient pas, sans avancer le moindre argument pour cela. Elles veulent « être informées », mais pas éduquées. Ce sont les femmes que nous avons voulu, émotives sans avoir l’intelligence de leurs émotions, irréfléchies car sans père. Finalement incapable d’amour. L’Etat seul peut les rassurer, par l’instauration d’une dictature. Et nous y sommes.

1 haut conseil à l’égalité, présentation du rapport IVG du 07/11/2013.

2 Libération du 27/09/2013, un site officiel pour contrer les anti-ivg.

3 Rapport du haut conseil à l’égalité concernant l’IVG, 07/11/2013.

4 France Inter du 13/09/2013, interview d’une certaine « Juliette » sur IVG.net

5 Le Monde du 19/09/2013, l’amendement sur le délit d’entrave IVG adopté.

6 Plus Belle La Vie, torchon pro-avortement, aimeles du 19/07/2012

7 Blog de Pauline sur le dico des filles 2014, une publication criminelle. Elle se qualifie elle-même de « jeune idiote sur la route du succès », tout un programme très féminin.

34 réponses à “Est-ce à l’Etat de faire la promotion de l’avortement ?”


  1. Avatar de Chiara
    Chiara

    Non mais rassurez vous, je suis pas suicidaire ou quoi ! J'aurais juste aimé avoir des parents normaux. Surtout depuis que ma soeur est née. Je vois qu'elle est sûre d'elle, qu'elle n'a pas peur de dire non, de dire ce qu'il va pas…Et moi je suis là et je me sens nulle d'envier une petite fille


  2. Avatar de Chiara
    Chiara

    Mes deux parents sont contre l'avortement. Mais franchement, des  fois j'aurais aimé qu'ils avortent au lieu de m'avoir…Je me console en me disant que j'aurais une famille normale avec mes enfants plus tard


    1. Avatar de Léonidas Durandal

      Chiara,

      Vous n’avez pas le droit de vie et de mort sur votre corps.

      M.D


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