Le dilemme des pères concernant la résidence alternée : égalité ou masculinité ?

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La possibilité pour une mère de répudier le père de ses enfants a mis les hommes face à des situations inextricables.

La distinction entre couple parental et couple amoureux.

Les psychologues le disent et le répètent : il faut séparer le couple parental du couple amoureux. Ce genre de distinction a surtout pour but de déculpabiliser les grands enfants qui ont des enfants et qui veulent se séparer. Or l’enfant résiste à ces vues d’adultes. Il ne va pas céder facilement à ce qu’il vit comme une régression. Pour s’en sortir, il lui faudra souvent choisir son camp. Même lorsque la séparation se passe plutôt bien, il aura un travail de deuil à faire, un travail qu’il ne pourra jamais réellement accomplir entièrement. Car comment accepter d’être issu d’une lignée où hommes et femmes n’ont pas réussi à s’entendre ? En un sens la polygamie est moins grave que le divorce. La polygamie introduit des hiérarchies entre femmes et entre enfants de ces femmes. Rien à voir avec le renoncement auquel doit faire face un enfant qui voit ses parents divorcer (sans parler des familles recomposées foncièrement polygames). Dans ce cas, soit il doit accepter de couper avec sa lignée et il devra se construire en revisitant entièrement les modèles qu’il a reçus, soit il ne coupe pas avec sa lignée et sera condamné à revivre les mêmes expériences de vie que ses parents. Il n’y a pas de bon divorce pour un enfant. Le couple amoureux, est celui de ses parents. Et distinguer l’amour qu’ils ont entre eux et l’amour qu’il reçoit d’eux n’est qu’une vue d’adulte qu’il aura d’autant plus de difficultés à intégrer que ses parents se déchireront pour être le parent référent auprès de lui (3). En effet cette question n’évacuera jamais le modèle d’entente qu’il aurait dû recevoir et qu’il ne recevra jamais. Et s’il doit aussi faire deuil de ce modèle, il risquera surtout de se construire tout seul, en ne sachant jamais comment se comporter avec ses partenaires, toujours angoissé face aux prémices du moindre conflit, inadapté familialement.

 

La répudiation sociale et familiale des pères.

Comme je l’ai écrit dans un précédent article, les femmes sont en position de force comme référent principal auprès de leurs enfants grâce à la relation précoce qu’elles entretiennent avec eux (1). De plus, les hommes connaissent désormais plus de chômage en France que les femmes (2). Ils sont donc plus facilement répudiés socialement. Autant dire qu’en cas de séparation, ils ne sont pas en position de force surtout eu égard à la façon dont les juges les traitent.

 

La richesse d’une société orgueilleuse.

On l’entend partout : « Pour que la crise s’arrête, il suffirait de faire ceci ou de faire cela. » En vérité, il ne suffit pas de faire. Nous avons vécu dans une société riche et nous avons perdu tout ancrage par rapport à la réalité. Le développement de l’esprit scientifique a renforcé cet esprit d’omnipotence. Aujourd’hui, le citoyen moyen qui réfléchit à ces sujets pense qu’on peut tout, et « qu’il suffit ». Le monde a perdu de son sens à cause d’une richesse dont nous avions hérité et pour laquelle nous ne nous étions pas battus. Dans une société un peu plus dure, jamais il n’aurait été possible de se passer des hommes comme la société a voulu s’en passer ces dernières années. Jamais même il aurait été imaginable de vouloir les remplacer par des femmes. Si cela avait été une question de survie, jamais nous ne nous serions permis de multiplier ce genre d’erreurs doctrinales comme « il faut l’égalité » sans même penser à savoir si cette égalité était souhaitable. La masturbation intellectuelle de nos élites universitaires n’a été rendue possible que par le gaspillage et la médiocrité, tout comme la féminisation totalitaire de nombreux secteurs d’activité professionnel. La richesse fait perdre toute mesure et les pères, leur société de l’effort, du réel, en ont été les premières victimes.

 

Dans ce cadre, comment un père soucieux de ses enfants peut agir ?

S’il subit la séparation et c’est très souvent le cas, il devra accepter de voir ses enfants atteints par le choix égoïste de sa femme. Encore en couple, si la mère de ses enfants choisit de le destituer et s’il choisit tout de même de rester avec elle, il donnera l’exemple d’un esclave à ses enfants. Quand tout se passe bien, il ne le doit donc qu’à une seule personne : sa femme. Et dans le cas où cela se passe mal, là encore, les possibilités qui s’offrent à lui ne sont pas énormes :

Le choix de l’égalité ?

S’il fait le choix de se la jouer égal avec son ex-femme, il ne le sera jamais en fait. Sa femme gardera toujours une forme de prédominance tant qu’il voudra faire « comme elle ». Il ne comprendra jamais pourquoi les juges, le système social dans son ensemble la favorisera elle et pas lui. En fait, le discours d’égalité auquel il a cru n’était qu’une idée maladive qui lui a caché une réalité sous-jacente : celle des différences naturelles. Aucune vie ne se propage à l’identique, qu’elle soit biologique, psychique, culturelle. La vie, bouge, évolue, est en mouvance. On ne peut arrêter le temps tout comme il est inutile de vouloir l’égalité. Vouloir l’égalité en cas de séparation pour un homme, c’est accepter son infériorisation. Devant la supériorité biologico-culturelle de la femme en matière familiale, il se fera donc flouer. Par exemple dans le cas de la résidence alternée, les femmes malsaines seront en position de force pour le faire passer pour un étranger auprès de ses enfants (« Mais M Le Juge, il ne s’en est pas occupé » ou même « il n’en est pas capable » sans parler de la solidarité féminine des assistant(e)s sociales ou de l’art de la plainte que beaucoup de femmes maîtrisent à la perfection). S’il se la joue « égal » auprès de ses enfants, ces derniers auront les plus grandes difficultés à comprendre la différence hommes-femmes. Ils ne le respecteront pas en tant qu’homme ou en tant que père, mais comme la mère bis qu’il aura voulu singer, autant dire, beaucoup moins.

Refuser l’égalité ?

S’il refuse l’égalité, sa femme sera en position de force non seulement parce qu’elle possède les avantages biologico-culturels décrits ci-avant mais plus encore, le comportement de cet homme ne sera pas compris de la société, ni accepté. On pourra le renvoyer à sa faiblesse en le traitant de macho, d’impuissant social (il n’a plus rien de spécial socialement), de violent, d’agresseur, de complice du système patriarcal et j’en passe et des meilleures. En termes de résidence alternée, sa position sera prise soit comme un abandon de ses enfants, soit comme une volonté d’ingérence dans l’ancien couple amoureux. Sa volonté différenciatrice ne sera jamais perçue de manière opportune.

Se résigner à l’impuissance ?

Les hommes qui n’ont pas compris ce dilemme, ne peuvent défendre les autres pères dans des associations représentatives. Ils échoueront et ils accuseront toujours les autres de leurs propres échecs. Il serait temps que des pères misent sur l’intelligence s’ils ne veulent pas être ballottés sur des dizaines d’années en faisant avancer la loi dans des domaines où elle ne leur apportera rien. J’affirme en effet que si nous étions assez forts politiquement pour imposer une résidence alternée de manière obligatoire en cas de mésentente entre le père et la mère de l’enfant, cela ne réglerait aucun de nos problèmes. En fait cette conception égalitaire est à l’origine des problèmes que nous rencontrons en tant que pères. A cause de cette « égalité » nous sommes perçus comme inutiles et remplaçables dans la famille. Car si nous sommes égaux, pourquoi nous faire une place spéciale ? Le juge confiera les enfants à la mère en cédant facilement sous la double pression des fausses accusations de femmes menteuses et de l’argument objectif que nous n’avons rien de plus à apporter à nos enfants que ce que leur mère leur apporte déjà. Ainsi même une loi en notre faveur serait facilement contournable à cause de l’argument égalitaire que nous aurions contribué à faire avancer. Quant aux hommes politiques, cette égalité que nous aurions défendue leur permettrait de se justifier quand ils multiplieraient les dispositifs en faveur des familles sans père (duos lesbiens, allocations de mères isolées). A terme ce serait une catastrophe pour notre Nation, par la suite il ne faudrait pas que nous nous plaignions de ne plus être reconnus en tant qu’hommes…

 

Comment défendre une position inégalitaire et respectueuse des différences hommes femmes ?

Certaines associations de pères devraient continuer à défendre la résidence alternée à tout prix et en toutes circonstances, juste pour mettre ce système féminisé face à ses contradictions mais sans jamais être dupe. Sur un autre flanc de l’adversaire, d’autres associations devraient mettre ce même système face à ses incohérences en développant une logique inégalitaire : « oui, nous reconnaissons l’importance d’une mère pour un enfant en bas âge, mais à partir d’un certain âge, pour ne pas perpétuer des phénomènes incestueux entre mères et enfants, il faudrait organiser la séparation. Si la mère prépare cette séparation, tout se passera bien. Si elle ne prépare pas cette séparation, il faudra reconnaître qu’elle a un problème, prendre acte et demander à la société qu’elle fasse preuve d’autorité en la matière. Les psychologues indiquent qu’un oedipe correct se situe autour de l’âge de 5 ans. Si le père de l’enfant demande la résidence principale à cet âge et que la mère a été incapable de la lui céder, la société devra indiquer à l’enfant qu’elle ne le laissera pas vivre dans ce climat incestueux. A partir de 5 ans, la résidence principale de l’enfant sera donc confiée au père. Et si la mère fait obstacle à ce changement de résidence, la résidence complète devra être accordée au père ».

Je pense qu’en l’occurrence, cette notion d’inceste est centrale. Le père est celui qui rappelle le tabou de l’inceste et qui impose que celui-ci ne soit pas ignoré. Cet archaïsme fondateur est profondément inscrit dans nos inconscients collectifs. Y faire référence ferait avancer le problème et constituerait une arme psychique puissante pour convaincre hommes politiques, juges, société, de faire avancer le bon droit. Si nous ne sommes là que pour défendre nos intérêts, nous serons toujours suspects pour la société (position égalitaire). Mais si nous nous posons en combattant de l’inceste, qui pourra nous dénier ce droit ? Nous aurons toute la psychologie derrière nous, toutes les personnes de bon sens, tout ce qui reste encore de sain dans notre société.

 

L’image des pères sur les grues.

Cette image aussi est à double tranchant. Elle offre une opportunité médiatique pour les pères de s’exprimer. Mais pour dire quoi ? Un père en haut d’un monument public évoque l’image du désespoir. Il fait pitié. Et puis, quand on l’interroge, le voilà qui reprend ses attributs masculins, sa hargne, et le public qui le regarde a l’impression d’avoir été manipulé. Si vous voulez jouer la carte de la faiblesse, jouez-la jusqu’au bout et offrez l’image du désespoir. Cette image sera favorablement accueillie du public. Cela vous évitera aussi d’aller en prison de manière inutile.
Par contre, si vous voulez promouvoir l’image d’hommes réellement forts, il va falloir se battre de manière intelligente, et donc certainement autrement. Par exemple, un homme fort ne se jette pas dans l’action sans réfléchir. Ca c’est l’apanage des enfants. Un homme fort débat longtemps d’une solution stratégique avant d’agir, car il sait qu’au milieu de la bataille, il sera trop tard pour ce genre de choses. Un homme fort met en œuvre les conditions de la victoire. Il se tournera par exemple vers des professionnels de la communication pour adapter son discours. Il prendra conseil auprès de psychologues pour connaître l’idéologie à laquelle il affronte. Il saura écouter l’avis le meilleur et le plus fin. Un homme fort ne peut miser sur la bêtise. L’idiotie n’a jamais rien vaincu sauf la pitié. A la fin, même la personne la plus tolérante et la plus ouverte n’en peut plus de la côtoyer. Enfin et pour vous donner un exemple de force, un père qui aurait cette qualité n’hésiterait pas à faire pitié quand il descendrait de sa grue, même si intérieurement, il serait très fort. Il jouerait volontairement les victimes pour arriver à ses fins, et il donnerait à voir ce qu’on attend de lui juste pour obtenir ce qu’il désire.

IkeaRetrouvez le blog de M Sani ici.

1 « La répudiation des pères », Aimeles de mars 2014.

2 « Suivi en temps réel de la féminisation depuis mai 1968 », Aimeles de mars 2014.

3 “Témoignage de SAP”, Aimeles, décembre 2012.

24 réponses à “Le dilemme des pères concernant la résidence alternée : égalité ou masculinité ?”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    “”On a fait un micmac entre nous”: Séparés, ils ont choisi la garde alternée”, L’Express du 30/11/2017.

    La résidence alternée fonctionne ici grâce à une petite sainte de maman : elle accepte la résidence alternée et égale contre une pension alimentaire (!), il faut que le mari déménage à chacun de ses changements de domicile, et surtout, surtout, elle récupère la part complète du quotient fiscal de l’enfant, sinon exit la résidence alternée et égale. Enfin une femme qui pense au bien être de ses enfants.


  2. Avatar de Léonidas Durandal
    Léonidas Durandal

    “Garde alternée : mon ex a trouvé le bon plan pour ne pas payer la pension alimentaire”, Figaro du 28/01/2015.

    Voilà à quoi mène le déni de la catastrophe du divorce. Il ne reste plus que le fric pour retrouver de la considération.


    1. Avatar de observateur
      observateur

      Notez que dans cet article de journal seule les avis de femmes ont été rapporté.

      C’est probablemnt le reflet de leur conception de la parité.


      1. Avatar de observateur
        observateur

        Erreur de ma part 1 homme pour 5 femmes.

        Il fallait quand même un alibi.


        1. Avatar de Léonidas Durandal
          Léonidas Durandal

          Même moi, je n’avais pas remarqué. C’est incroyable…


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