Socialisme, communisme et matriarcat

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J’ai souvent dénoncé le matriarcat, sa vision tribale du monde, au sein même du capitalisme, et je l’ai souvent lié au communisme ou au socialisme de manière implicite. Seulement, dans nos sociétés riches par accumulation de capital, s’il est facile d’identifier les exactions de financiers habiles, il est difficile d’imaginer ces deux idéologies en forme de régression sociale. Apparemment, elles survivent dans les pays occidentaux, en particulier en Europe, et pour le plus grand bien de tous. C’est à dire pour compenser les outrances d’un système d’argent triomphant. 

Alors, au milieu de l’opulence, et de ce qui nous apparaît parfois comme des injustices financières, comment comprendre que le communisme et le socialisme sont des régressions de type matriarcal, et comment s’attaquent-elles à la civilisation ? Pour bien ce faire, il faut d’abord comprendre le rôle du potlatch dans une société matriarcale. Ce système de don et de contre-dons assure la pérennité des tribus de plusieurs manières.

A la base, les enfants d’une mère sont tout pour elle. Or dans une tribu, contrairement à la horde (car il y a un stade encore en-dessous de la tribu), il y a plusieurs mères. Dès lors, le risque, c’est l’affrontement entre enfants de lignées différentes, surtout si l’un deux est plus fort que tous les autres.

Dans ce cas précis, l’homme fort, puisqu’il s’agit forcément d’un garçon, va devoir redistribuer ses revenus aux autres pour limiter les jalousies issues des différences de filiation et pouvoir ainsi régner sur plusieurs familles. S’il ne le fait pas, soit qu’il ne le puisse, soit qu’il ne le veuille, il ne remplit plus son rôle, la société déchoit, et il n’est plus considéré comme légitime. Il en vient donc à être sacrifié, tué, et remplacé par un autre (théorie de René Girard du bouc émissaire). Selon le niveau de développement de la société en question, lui et/ou ses enfants, seront mangés. Bien entendu,en parallèle, il peut bénéficier de compensations honorifiques. 

Lorsque deux tribus se rencontrent, la cause de l’échec ou des nécessaires tensions, peut être attribuée à un élément extérieur : c’est alors l’étranger qui risque d’être chassé, sacrifié et/ou mangé. Mais concentration ou pas de la violence à l’intérieur de la tribu, ou bien encore, utilisation d’animaux pour les sacrifices expiatoires ou pas, le principe de régulation des tensions reste identique : l’individu est inféodé à la communauté, toute différence doit mener à un contre don, la réussite appartient au collectif, le poids des échecs est supporté par des boucs émissaires, le conflit sous-jacent entre les mères oriente les choix communautaires par fils interposés. Aucun progrès humain n’est possible tant qu’un innocent est systématiquement jugé responsable des malheurs du monde.

Vous voyez maintenant où je veux en venir. Dans des sociétés où le pouvoir des mères reprend de l’importance au détriment d’une création de richesse masculine, le socialisme est une forme de potlatch géant où la réussite des uns doit être attribuée à d’autres, mères insatisfaites par leur sort et celui de leur progéniture. C’est un matriarcat géant à l’échelle d’une civilisation.

Apparemment, le système est juste. Chacun, homme ou femme, peut bénéficier d’allocations et de redistribution eu égard à sa situation. En réalité, hors adhésion libre à un système de mutuelles dont il faudrait étudier les perversions à part, le système socialiste est constitué de contributeurs nets et de bénéficiaires nets, c’est à dire de personnes qui donnent toujours plus qu’elles ne reçoivent, et d’autres qui reçoivent toujours plus qu’elles ne contribuent. D’où il faudra en conclure qu’hier comme aujourd’hui, ces dons et contre-dons ont pour but d’abaisser les tensions sociales, nées de basses jalousies de la part de personnes qui refusent que le travail des autres leur octroie salaire à proportion de ce qu’il rapporte.

Bien entendu, le monde de l’entreprise n’est pas toujours juste, et la redistribution des salaires connaît des ratés même là où le socialisme est peu présent. Seulement, ce débat n’est pas intéressant en démocratie puisqu’en théorie, la majorité de la population a les moyens de contrôler les abus d’une minorité, ce qui s’appelle la loi. Ce peuple qui se plaindrait de ne pouvoir exercer sa souveraineté en démocratie parce que des incompétents lui mentiraient serait soit naïf soit cupide.  Et il n’aurait à trouver les raisons ses propres turpitudes que dans sa lâcheté, son manque de mémoire et son incapacité à se remettre en question face au troupeau. Il mériterait son écrasement par une élite forcément veule. Le vrai risque démocratique pour un peuple, ce n’est donc pas le libéralisme, mais le socialisme. 

Se parant des attributs de la justice, le socialisme en est son exacte antithèse en ce qu’il récompense les improductifs tout en sanctionnant les productifs (sans aucun jugement de valeur : une mère est improductive sur le marché du travail, mais elle est plus vitale qu’un productif pour la société). Pour prospérer, la tribu socialiste doit vivre en parasite de ces derniers : artisans, entrepreneurs, cadres de professions dites libérales en premier lieu, puis ouvriers, employés, fonctionnaires de l’état régalien en second lieu, à qui elle vole les fruits de leur travail pour les redistribuer à sa clientèle.

Cet argent collecté auprès des contributeurs nets, qui je le rappelle, sont toujours les mêmes, est redistribué à des fonctionnaires inutiles du système social ou éducatif, mais aussi à des filles mères, voire dernièrement à des immigrés qui viendront bientôt grossir la force électorale du chef de la tribu socialiste en les liant toujours plus par des intérêts communs contre-productifs.

Or si le socialiste se contentait de vouloir guérir les maux de notre monde, la tromperie serait supportable. Mais comme un mauvais catholique, le socialiste doit vivre non seulement sur le dos de la pauvreté, mais il a aussi très intérêt à l’entretenir, à la générer, à la faire grossir pour qu’elle devienne une souffrance insoluble que seule la redistribution d’une élite miséricordieuse pourra soulager.

En système socialiste, la tête du pauvre est tout juste maintenue hors de l’eau pour qu’il ne se révolte pas complètement. Sur ce point, le socialiste avance à tâtons. Il ne sait pas le prix d’une baguette de pain, du coup, il lui est difficile de savoir à quel moment il abuse ou s’il a encore de la marge pour spolier les productifs, ou donner moins aux improductifs. Cela dépend aussi du peuple à qui il a affaire et du niveau de tolérance à l’abus de celui-ci, de la réussite de la propagande culturelle qu’il ne manque pas de déployer, des possibilités de contrôle informatique, voire des moyens de répression politique dont il dispose. De Nicolas Maduro à Emmanuel Macron, même combat. Puis, quand le pays est à genoux, les rapaces viennent le dépecer, lorsque leurs dirigeants socialistes ne participent pas eux-mêmes à la curée (vente de la branche énergie d’alstom).     

 

 

Les femmes gagnantes du système de redistribution socialiste

 

En général, le contributeur net est homme, le rétribué net est femme, car la prise de risque, qui induit production de richesse, est masculine. Les femmes ont besoin du parasitisme socialiste pour gagner en indépendance et courcircuiter la production de richesse née d’une prise de risque traditionnellement masculine.

A noter que le vote des femmes pour le général De Gaulle pourrait porter à confusion. Elles auraient pu voter contre leurs intérêts à long terme, privilégiant ponctuellement leurs maris à l’état. Possible. Mais ce qui surprend surtout dans notre histoire, c’est la constance de l’augmentation de la part sociale de l’état, le général De Gaulle rivalisant aussi d’imagination pour devancer les demandes les plus progressistes avant l’heure (loi Neuwirth), donnant le droit de vote à des femmes françaises doutant de l’intérêt de l’exercer, favorisant l’immigration algérienne. Si le général de Gaulle a remis de l’ordre dans un pays laissé à la dérive par divers régimes socialistes, il n’en était pas moins socialiste pour autant. Son éducation catholique nous aura préservés de bien des maux, sa rigueur de militaire claire-voyante aussi. Mais le temps de son administration nous guérit d’urgences, pas de notre problème de fond. Même dans l’Eglise, l’idée socialiste avait vaincu, et nous souffrons aujourd’hui des lâchetés idéologiques d’hier. 

Pour en revenir plus directement aux rapports entre sexes, le rétribué femme doit justifier socialement sa ponction. La victimisation de sa personne et l’horizon d’une future et légitime conquête de sa libération le lui permet. Voilà ce qui s’appelle “indépendance féminine”. Cette notion est le signe d’une régression tribale, qui sert aux femmes à reprendre la main sur une civilisation où elles devaient précédemment partager le pouvoir. Là peuvent-elles spolier  les hommes en utilisant cette indépendance qui en est l’exact opposé, puisqu’elle se construit essentiellement sur la culpabilisation de la gente masculine, l’enlèvement de leurs enfants, et l’extorsion de leur argent au nom de soit-disant grandes causes, un état dit social, une société plus juste et autres billevesées larmoyantes qui cachent le pouvoir d’un tortionnaire administratif qui agit dans l’ombre pour les intérêts d’une veuve et d’un orphelin plénipotentiaires portés en étendard victimaire (tout comme l’est le migrant). Cette règle est à ce point vraie que l’augmentation forcée de la proportion de femmes actives en France s’est traduite par du chômage, de l’impôt et de l’immigration, à cette extrémité qu’il semble que nous eussions fait mieux sans cela, tout en faisant “travailler” beaucoup moins de gens.

Mais l’efficacité, c’est le moindre souci du socialiste qui veut imaginer que la consommation est le moteur de la richesse tandis qu’à l’évidence, même étymologiquement, elle en est l’exact inverse. Il n’y a que des femmes pour se réaliser dans la consommation et penser que tout partirait d’elles. Le socialisme est une de leurs idéologies, une de leurs représentations politiques, celle qui fait de la consumation d’objets le moteur du monde, et la concentration de la pollution une de leurs prérogatives. La belle affaire de les voir militer pour patcha mama quand elles mettent le chauffage à 23 dans les appartements, qu’elles sont à l’origine de 80% des dépenses du ménage, qu’il leur en faut toujours plus pour briller dans de grandes villes pleines de distractions, et que leur confort est leur seul souci.   

 

 

Mécanique de fonctionnement socialiste

 

En dessous du vernis de sa bonne conscience économique de production de richesse responsable, en fait, le socialiste roule pour sa propre boutique, tout comme le fonctionnaire en vient à le faire dans une administration sous influence socialiste, administration publique de femmes envahissantes, ou pire, d’hommes qui la soutiennent sans discernement en renonçant à tout idéal de masculinité, administration privative de liberté principalement envers les hommes (entrepreneurs ou même en matière de sanctions pénales), et plus largement déresponsabilisant les enfants (en matière éducative et même des adultes en général), ce qui revient au même.

L’autorité du père est alors remplacée par celle de l’état qui est une absence d’autorité, mais un autoritarisme. Les décisions judiciaires deviennent personnelles, le devoir et l’honneur finissent par ne plus être rétribués, l’injustice s’appelle égalité, la civilisation choit au fur et à mesure que les hommes sont réduits en esclavage, fiscal, légal, familial. Et l’oppression est d’autant plus forte que la culpabilisation a réussi. Dans ce genre de société, nous devons avoir honte d’être des hommes et de financer toutes ces femmes, et à l’extrême limite, quand le parasitisme atteint des sommets, il faut que l’entrepreneuriat n’existe plus, ou qu’il soit féminin. Qu’il ne soit plus du tout en somme, ou que son prix en soit la stérilité des populations autochtones. Car l’homme pourrait remettre en question le socialisme. Il tend donc à être éliminé du processus de production. Quant aux enfants, à partir d’un moment, la machine mère se contrefout de leur provenance et la stérilité de ses femmes devient le moindre de ses soucis.

Pourtant, si le socialisme veut perdurer, faut-il que la création d’argent se fasse. A cette contrainte, il ne peut échapper. Il est donc nécessaire pour lui de vivre sur le dos d’une vraie civilisation (chrétienne) ou d’une rente de situation (pétrolière par exemple) ou en commençant à rétribuer l’esclavage (Chine communiste). Chez nous, il s’est fait l’ami des riches. Voilà ce qui s’appelle capitalisme de connivence. Les coquins à bonne conscience se soutiennent les uns les autres pour conforter leur rente, les uns par un monopole d’état, les autres par des monopoles privés. Cette machine fonctionne à merveille exception faite qu’elle s’affaiblit au fur et à mesure qu’elle accomplit son œuvre destructrice à l’égard des productifs, et d’autant plus vite que la tendance est forte chez elle à les spolier jusqu’à ce que tout engagement, toute prise de risque, devienne inutile.

Et puis, comme le socialiste est tout autant incompétent avec l’argent des autres qu’avec celui qu’il a à gérer, il finit par privilégier la redistribution en direction de sa clientèle plutôt que d’alimenter les budgets régaliens de l’état. Du coup, la société productive dépérit avec lui, mais aussi l’état qui n’assure plus ou mal ses missions régaliennes, alors que l’argent coule à flots pour ses amis, ou bien dans des projets délirants. Voilà ses limites internes.

Mais les dégâts que le socialisme inflige à la société ne s’arrêtent pas à ce qu’il s’autorise dans son champ d’incompétence. Les dépassements, ou autres effets collatéraux de son mode opératoire sont nombreux. Le socialisme peut parfois pousser le parasitisme jusqu’à s’attaquer à la vie de l’hôte qui l’accueille, quand il se juge plénipotentiaire. Par exemple, ce qu’un socialiste appelle progrès sociétal, c’est l’effort chez lui de faire régresser la civilisation à un niveau animal : divorces, mariages stériles, suppression des plus faibles pris comme boucs émissaires (handicapés, enfants dits « non désirés », personnes fragiles en fin de vie euthanasiées). Il appelle cela libre choix, mais tout comme beaucoup de sacrifiés d’antan, ceux-là acceptent leur sort sous la pression du groupe. Ils acquiescent à leur destin suite à un système d’exclusion qui les fait se sentir de trop.

Si le socialiste défend avec force ces méfaits, et que ces méfaits contribuent à dévitaliser une société en la privant d’une existence noble, il agit pourtant en toute logique. Même si paradoxalement en tant que système tribal, il devrait par définition, favoriser la famille, son pouvoir régressif ne s’en matérialise pas moins à des niveaux régionaux, nationaux, mondiaux qui dépassent de loin ses capacités. Cette contradiction, il la résout en détruisant le système familial évolué catholique et en lui opposant un modèle fait de comportements stériles, d’immigration et de filles mères. Alors devient-il réellement le vrai potlatch de la société, le vrai redistributeur, dont toutes les familles mononucléaires femelles dépendent, ou plutôt à qui tout le monde est asservi, trônant au milieu des décombres de rapports dits humains. Dès lors préfère-t-il la dépression/l’immigration au bien être des familles car la maladie augmente la consommation qui augmente la consumation, qui favorise une croissance économique se nourrissant du malheur des gens qui finissent par dépendre de lui.

Qu’un ouvrier autochtone ou qu’un immigré soit réduit en esclavage à cause de la modicité de ce qui leur revient à la fin du mois, est donc le moindre souci du socialiste, tant que ses serviteurs lui redonnent ce qu’ils gagnent et dépendent de lui. Qu’un élève n’apprenne rien à l’école n’a pas d’importance, tant qu’il obéit à son idéologie déstructurante. Avant la guerre de 14-18, il fabriquait de petits guerriers fanatisés, avant 39-45 des pacifistes aveugles, et aujourd’hui des individus sans race, sans sexe, sans identité en général. Sa prochaine guerre nous mettra, comme d’habitude, à nu face à l’adversaire. Et vous pouvez prendre tous les secteurs qu’il touche un à un, et constatez les progrès. La justice corrompue. La féminisation stérile. Le domaine du soin où l’unique préoccupation est financière.   

En somme, ne pouvant s’élever sans renoncer à lui-même, il doit ruiner la civilisation ou ne jamais donner à un peuple la possibilité d’y accéder. Au mieux il parasite, quand le malade ne décède pas de ses remèdes.   

 

 

Et le communisme ?

 

Quant au communisme, il est la négation totale de l’individu, fonctionnement relatif à la horde. L’égalité y est l’absolue, entre tous les enfants d’une même mère, patcha mama, gaïa et autres fadaises sensées sauver le monde alors qu’il l’enfonce.

Ici, il ne s’agit même plus de parasiter un système, mais de nier les différences et l’individuation comme source de progrès collectif. En utilisant l’étalon de l’autonomie individuelle seule, le communisme est pire que le socialisme car il ne supporte pas une économie concurrente, ni de chef homme ayant un rôle redistributeur pour les femmes. Pour autant ses implications sont plus faciles à discerner. 

Les chefs communistes souvent hommes, car la nature ne se contrefait pas, ne sont pas chefs en vérité. Ils sont la représentation d’une machine, du groupe. Leurs différences de caractère n’a aucun sens et apparaissent comme anecdotiques. Ils travaillent tous pour la mère, patrie, communiste, dont l’idéal ne sera jamais atteint, définition même de l’utopie. L’important est de toujours espérer, et jamais de n’être, de naître. L’homme en système socialiste est esclavagé. En système communiste, il est un éternel enfant, confiné à son immaturité. Là où l’état croit, les responsabilités s’amenuisent, et la possibilité de grandir aussi. La théorie même marxiste le rappelle en parlant de “communisme primitif” des sociétés traditionnelles comme d’une époque égalitaire que nous retrouverons après la chute du capitalisme. L’el dorado communiste  n’est qu’une régression matriarcale qui singe le paradis perdu catholique.   

 

 

Le mécanisme du potlatch au-delà du socialisme en France

 

 

Loin de se limiter aux partis qui assument l’étiquette socialiste, l’idée régressive de potlatch navigue ailleurs en France. Excluons du champ de cet article la mafia et allons chercher là où le discerner est un peu moins évident. Il faudra le reconnaître, la présence sur l’échiquier politique à droite, de personnes vouant un culte au chef, en dehors de toute compétence, en a toutes les prérogatives. Drôle d’idée que celle d’un chef qui pourrait être grand sans un peuple pour le comprendre, et l’asseoir en toute humilité. Immaturité, de penser que ce chef va réussir à organiser la société de manière juste, sans l’appui responsable des citoyens. Ce culte du chef pour le chef, ou encore la nécessaire police dans les civilisations abouties, continue à entretenir chez l’homme des rapports enfantins avec l’autorité. D’où la menace toujours résurgente d’une autorité en forme de potlatch ou de communisme, même là où ils seraient le plus affaiblis.

En France, les De Gaulle et autres Napoléons ne sont pas des accidents de l’histoire comme je l’ai déjà évoqué un peu plus haut. L’un a posé les bases d’un système social qui a fini par étouffer toute forme de masculinité. L’autre, un cadre légal où la multiplication des lois écrites a fini par produire un système plus vicieux et totalitaire que celui de l’ancien régime. Alors que tout se veut juste, rien ne l’est. Et notre justice indépendante, n’en a que le nom. Tout cela en réponse à l’échec d’une gouvernance qui pourrait être qualifiée de socialiste. Finalement, ces chefs de droite molle, qui ne réagissent que dans l’urgence, quand le couperet est proche, voire quand il est tombé, et pour rationaliser les échecs cuisants d’un socialisme outrancier, ne nous ressemblent-ils pas que de trop dans notre part sombre faite de restes tribaux ?

Le chef à droite en France, pallie la faiblesse d’un peuple qui voudrait péter plus haut qu’il n’a le cul, la matérialité de ces chefs-là allant jusqu’à dénoncer la vacuité de leur peuple et l’attitude de veaux de ceux qui le composent. Ce mix de potlatch et d’homme en France est un espoir lointain de civilisation qui l’imposerait malgré nous. Loin de ce fantasme, la grandeur de notre pays est à chercher tout ailleurs, dans son peuple de toujours, et il n’est pas exclut qu’il devienne ce qu’il doit devenir.

Cependant, la tâche est immense. L’habitude d’avoir recours à une caste parasite, et l’imagination de cette caste parasite pour rester au pouvoir est sans borne. Caste de juges alliée à une caste de politiques alliés à une caste de connivence économique alliée à une caste journalistique. L’hydre socialiste a une fâcheuse tendance à réapparaître alors même que toutes ses têtes ont été nécessairement coupées. Le chef dit de droite la sauve plus qu’il ne la combat, et en tout état de cause, il n’a jamais réussi à la faire disparaître. 

D’ailleurs et voilà le fond du problème, le peuple français hésite encore entre faire confiance à cette élite tellement intelligente, et se faire confiance en la rejetant, titillé aussi par un espoir communiste devant l’impossibilité de se libérer de ses chaînes, honteux de lui-même, déconsidéré jour et nuit par des gouvernants avides de les faire adhérer à leurs solutions. Car le socialiste règne par la culpabilisation et le dénigrement. Quand la croissance a disparu, le peuple ne comprend plus ce mépris de l’élite française à son égard, lui qui paye, lui qui travaille, lui qui fait des efforts. Or seul ce sentiment permet au socialiste de se perpétuer. Sans mépris, et ce qui va avec, sans grands sentiments, il ne resterait au socialiste que l’évidence de sa propre vacuité, la claire conscience objective de son parasitisme, et des hésitations coupables à sacrifier des gens quand il s’agit d’assurer la survie de ce système de potlatch. Ce mépris lui évite d’avoir à se remettre en question, de douter de ses bonnes actions, et il faut le dire à sa décharge, lui sert aussi de blanc-seing pour lapider en lieu et place d’être lapidé pour incompétence (rôle du bouc émissaire suite).

Très mauvais gestionnaire de crise, le socialiste l’a tant prouvé à travers notre histoire, violent(adj) sans l’ombre d’un remord, sacrifiant les Français comme des pions, le socialiste a par contre un art consommé de dépenser l’argent des autres en période de prospérité et de provoquer ainsi les crises. Cette mécanique tribale suppose de s’ériger en religion et de remplacer l’Eglise ou bien de la subvertir. Le potlatch est une religion pré-christique qui doit en reprendre nécessairement les formes même si elles lui siéent mal, avec par exemple l’état dit laïc. Loin d’être une innovation, il s’agit, comme pour le communisme, d’une tendance régressive impersonnelle, bien compréhensible en ce qu’elle demande à un peuple de gérer ses tensions internes par des sacrifices, même en période de vaches grasses, si ce n’est des sacrifices matériels, des sacrifices spirituels (fonctionnaires hussards de la République, imposition confiscatoire toujours pour de grandes causes, guerres à mener au nom de la justice…).  

Là où le chef communiste a tendance à dénigrer le concurrent capitaliste, le chef socialiste tente de faire peur au peuple qui aurait le malheur de devoir se débrouiller sans lui. S’il venait à disparaître, vous pensez bien, il perdrait les droits à… son généreux système social, à la justice, à être logé, à travailler etc… Des « droits à » qui n’existent que dans l’esprit tordu d’adultes menteurs qui ont soumis toute une population en l’infantilisant. Le citoyen infantilisé qui paye pour son propre servage finit même par souscrire à ces peurs d’autant plus que le système échoue, effrayé de devoir affronter un avenir où il s’est déjà tellement compromis. La boucle de l’échec est bouclée. Et l’on voit ainsi nombre de pays, partout dans le monde, mettre des décennies à s’en remettre suite à une crise socialiste parce que les gens ont pour réflexe de s’en remettre au grand potlatch, celui-là même qui pourtant, les a conduit à la crise, et ceci parce qu’ils sont devenus tellement misérables qu’ils ne se font plus confiance en rien.  

Sortir de l’esprit socialiste, c’est dire aux citoyens quel est leur vrai potentiel, de créer, d’aider leur prochain en faisant preuve de charité de coeur et non d’une solidarité étatique mensongère et lointaine, c’est rehausser l’opinion qu’ils se font deux-mêmes dans leurs talents naturels, mais aussi leur faire reconnaître que la nature humaine est celle d’êtres déchus. En somme c’est leur donner une individualité… forcément catholique. Ainsi, l’Eglise ne devrait pas transposer sa vision de l’homme aux systèmes politiques en promouvant la solidarité sociale, et encore moins le socialisme en général. Car ce faisant, elle tue l’esprit de charité qui donne une cohésion aux peuples, mais elle encourage aussi un système de potlatch pré-christique qui fait de l’état un dieu, toujours plus inefficient injuste et finalement, meurtrier. 

Ici, le mensonge socialiste a plus de conséquences que la folle utopie communiste. L’avantage du système communiste, c’est la rapidité à laquelle il se corrompt et le grand vide qu’il laisse derrière lui, vide prompt à être de nouveau ensemencé. C’est un ennemi de bonne foi. L’état socialiste lui, n’en finit pas de mourir. Il s’adapte, et donc, perdure. Il est possiblement islamiste, voire catholique, même s’il est surtout athée pour pouvoir s’ériger en tant que religion sacrificielle.  

 

 

A qui appartient l’enfant ?

 

Résurgences de réflexes sociaux passés, le communisme et le socialisme ont grandement à voir avec la relation symbolique que nous entretenons à nos femmes, et l’aide que nous voulons leur apporter pour enfanter. Dans un système communiste, l’enfant est la possession de la collectivité. Il ne devient jamais rien même si cela peut le soulager, en apparence, de la complexité de ce monde. Par contre la mère elle, aura des assurances quant à l’avenir de sa progéniture et à son propre bien être, assuré par l’état. Ainsi n’aura-t-elle plus besoin de se poser la question du père ou de ces problèmes matériels/humains si prompts à l’effrayer. Tout au moins, voilà comment elle le fantasme. Qu’elle soit limitée dans le nombre de ses maternités dans ce cas, n’a pas d’importance. La ruche prime. 

Dans le système socialiste, l’enfant est asservi dès son plus jeune âge à l’idée qu’il doit ses conditions d’existence à l’état. Sa mère est sa mère, mais l’état est son père. L’enfant socialiste est donc un être complexé par nature, un membre de black bloc en quelque sorte. Par contre, là encore, sa mère est assurée d’un certain bien être même s’il faut qu’elle compose avec les affres d’un pouvoir financier qui risquera toujours de lui échapper si elle s’entend mal avec la ploutocratie. Elle est plus riche qu’en système communiste mais avec un peu plus de risque en quelque sorte. 

Dans un système catholique, l’enfant appartient à Dieu. Il reçoit la vie de parents qui la lui transmettent, sans qu’ils ne puissent s’enorgueillir de la lui avoir donnée. Il doit s’habituer à l’idée de servir la société sans en devenir esclave, il tend à devenir responsable et autonome, même si cela ne le dédouane pas de s’affronter à la complexité de ce monde, et risquer d’échouer. Dieu est un médiateur non seulement entre lui et sa mère, mais aussi entre lui et son père. Du coup, il ne peut jamais devenir entièrement l’objet des fantasmes d’une mère ou d’un père. Le pouvoir total d’une mère sur son enfant est contrebalancé ici par la représentation paternelle divine. Tous les deux doivent s’en remettre à la providence du ciel pour se guérir de leurs peurs plutôt que comme en système socialiste ou communiste, s’en remettre à un état matérialiste.

En la matière, la tendance récente de l’Eglise a vouloir définir un bon cadre social pour tous, me semble dangereuse. Cette démarche a eu tendance à adouber les pratiques socialistes et à entraver les individus plutôt que de les libérer. L’état est nécessaire. Mais c’est un mal qui rate tout, qui corrompt tout, qui salit tout, en particulier notre bonne religion catholique. Le cléricalisme n’est pas qu’un fléau qui menace notre Eglise. C’est l’adn de tout monopole, privé ou public. Le Christ roi règne en étant au-dessus de l’état, pas en l’adoubant. L’état doit lui, être réduit à sa plus simple expression, quand absolument rien d’autre de ne peut se substituer à lui. 

Nous comprenons ici pourquoi le socialisme et le communisme sont foncièrement ennemis de Dieu. Dieu leur soustrait le pouvoir de tortionnaire qu’ils cherchent à exercer sur l’esprit des enfants pour en faire de bons petits esclaves. Dieu rend les enfants libres au regard de la société, même au regard de leurs propres parents, tandis que l’état a tout intérêt à les transformer en serfs dociles à son idéologie (tout comme les entreprises privées ont tendance à vouloir les réduire à des consommateurs). 

Ce choix entre socialisme communisme et catholicisme, si nous l’exposons clairement à la société, il est évident que les Français se tourneront comme ils l’ont toujours fait, vers la Vérité qui sauve, mais qu’il y a encore un long chemin à parcourir en termes d’évangélisation. 

104 réponses à “Socialisme, communisme et matriarcat”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    “Malgré l’avis contraire des électeurs, Taiwan devra probablement subir l’union “légale” entre des homos”, MPI du 15/03/2019.

    La Chine communiste devient socialiste. La Chine non communiste devient socialiste. C’est un très beau rapprochement.


  2. Avatar de Léonidas Durandal

    “Le PCF exclu du débat de France 2 pour les européennes : l’indignation de Ian Brossat”, L’Obs du 13/03/2019.

    Et pourquoi ne pas s’indigner de l’absence du Ku Klux Klan ?


  3. Avatar de Léonidas Durandal

    “Bruno Gollnisch réagit à la volonté “illégitime” de Macron de dissoudre le Bastion Social”, MPI du 21/02/2019.

    Les forces de droite n’ont pas le droit de s’organiser dans la rue comme les organisations de gauche. Mais pourquoi donc ?


  4. Avatar de Cyrus
    Cyrus

    Bonjour M. Durandal,

    Comment allez-vous ? J’ai lu ce texte avec attention et j’y ai trouvé une bonne argumentation contre le socialisme. Néanmoins, je suis partiellement en désaccord sur cela.

    D’abord, inspiré par Jean Jaurès, mais m’en détachant partiellement, je crois que l’idéal socialiste ne peut fonctionner que de manière circonscrite, comme une partie de la réponse aux maux de la société générés par le capitalisme. Il s’agit en somme de redonner un certain pouvoir aux travailleurs ouvriers du secteur industriel, voire même de la paysannerie, sur leur propre vie, du moins leur vie matérielle (ce qui n’est pas peu). Cela peut passer par une socialisation totale ou partielle des moyens de production, là où c’est possible. En la matière, la sagesse exige de procéder lentement, et même très lentement, afin de s’assurer que le nouveau système marche, que les travailleurs peuvent toujours travailler ensemble, partager sans se jalouser, maintenir un haut niveau de productivité et que les patrons, désormais co-propriétaires avec les ouvriers (à part égale ou suivant un modèle ” bloc d’actions patronales”- ” bloc d’actions ouvriers”) seront enthousiastes de faire partie de la nouvelle équation économique. Jaurès a d’ailleurs tenté, si ma mémoire est bonne, de convaincre les patrons d’adhérer au socialisme. Comme vous le savez, il existe en la matière plusieurs écoles de pensée et des différences nationales significatives, notamment entre la France et le Royaume-Uni.

    Voyez, dans le meilleur des cas, le socialisme comme une réponse économique forte au problème économique puissant posé par le capitalisme. Rien de plus, rien de moins.

    Deuxièmement, les meilleurs penseurs socialistes s’accordent sur le fait suivant : une société socialiste n’est possible que dans une société avec un haut niveau de développement intellectuel ET moral. Cela rejoint votre préoccupation légitime sur la qualité morale des individus. Nous en sommes très loin, tant en France qu’au Québec. La question est : peut-on même envisager cela ou bien est-ce utopique (je réfère ici au haut niveau de développement intellectuel et moral) ?

    Je crois que le socialisme n’est, au risque de vous surprendre, possible que dans une société catholique (peut-être même musulmane, mais c’est une autre histoire), car en tant qu’Iranien qui pense typiquement que chaque chose doit être à sa place, Dieu (ou le sens ultime des choses) doit être au-dessus de tout, le politique (incarné par le bon Roi catholique) doit gérer à la gloire de Dieu le Royaume et ses hommes, et les travailleurs en tout genre doivent à la fois prier, se marier, faire des enfants, travailler, étudier, se cultiver, faire du sport et consommer. Bref, tout s’y trouve. La vie, en somme.

    Troisièmement, et c’est le dernier point, je pense, mais je peux me tromper, que le socialisme ouvrier, voire paysan (je rappelle qu’il existe différentes formes d’entreprises socialistes : la mutuelle, la coopérative, les entreprises nationalisées (cas un peu particulier), les entreprises co-gérées), est la réponse adaptée à cet immense défi posé à l’humanité par elle-même, à savoir la Révolution industrielle, apparue dès les années 1840. La puissance de la machine, mise sous le contrôle des ouvriers (suivant des formules de propriété à définir), eux-mêmes guidés par les enseignements de l’Église, permettrait à la fois de les libérer de l’aliénation capitaliste et du caractère sauvage naturelle de la machine qui double sa sauvagerie dans le cadre capitaliste (croissance exponentielle perpétuelle). De plus, cela réglerait le problème du rythme de la production, de la nature de la production (et donc de la croissance et de la consommation) et des finalités de celle-ci.

    Voilà donc réconcilié l’économie, la raison et la morale religieuse.

    Qu’en pensez-vous ? Je suis curieux de vous lire.

    Cordialement,

    Cyrus


    1. Avatar de Léonidas Durandal

      Bonjour M Cyrus,

      Sur la première idée que le socialisme pourrait être un pondérateur du capitalisme qui serait mis en place, pourquoi pas, par une élite patronale. Mais je dirais : c’est exactement ce qui s’est passé. Or le socialisme n’a pas atténué les problèmes liés au capitalisme, il les a démultipliés, en créant une imposition injuste, et en privant les gens de leurs revenus au profit de modèles dégénérés d’éducation, de reproduction familiale, il a asservi l’ensemble des populations qu’il a soumis par l’imposition là où elles étaient, parfois, asservies par le travail. Et je ne parle que dans pour les pays où le capitalisme a été assez fort pour générer des revenus. Dans les autres, l’effondrement a été total, Algérie, Venezuela, ou même Argentine. Voilà ce que j’essaye d’expliquer depuis des années sur mon site, et c’est une des seules idées qui bizarrement n’arrive pas à circuler : socialisme et capitalisme (de connivence) ne sont pas opposés; pas plus qu’ils ne sont opposés au communisme. Ils peuvent très bien coopérer dans l’asservissement des peuples, et c’est une des caractéristiques de ce nouveau 21ème siècle. C’est tellement évident, et en même temps, tellement opposé aux modèles passés, que les gens ne veulent pas le voir. Ils conçoivent l’antiféminisme, certains y adhèrent désormais, mais l’évidence du lien actuel entre socialisme, communisme et capitalisme, ça semble plus dur à envisager. Les gens sont arc boutés sur des théories politiques qui n’existent plus, sur Karl Marx l’idiot matérialiste; ou bien ils font comme vous, ils ignorent en quoi le capitalisme a autant vaincu que le socialisme, et comment ils faut analyser cette victoire à l’aune de nos impossibilités actuelles. En la matière, il vous est peut-être difficile de le concevoir car vous habitez au Canada, mais en France, les taux d’imposition sont de 48% en moyenne. Cela veut dire que le moindre travailleur de la classe pauvre donne la moitié de ses revenus (sans parfois s’en apercevoir). Nous sommes en avance, si je peux m’exprimer ainsi. Ce taux élevé implique bien des raideurs sociales, bien des phénomènes de putréfaction, que le Canada n’a pas, encore, atteint. C’est en voyant ce qui s’est passé aux USA avec l’arrivée de Donald Trump, mais surtout la résistance interne de l’état profond à son élection, dans un pays soit-disant démocratique que j’ai compris. Des démocrates riches prennent le pouvoir au nom du pauvre. Mais ils ne le font pas contre leurs intérêts. Voilà ce qu’il faut comprendre de ce jeu de dupes. La redistribution implique l’asservissement. Quant aux mutuelles et autres, je n’ai pas voulu en parler. Les différents systèmes que vous citez mériteraient des articles entiers pour chacun d’entre eux. Je suis très favorable à l’autogestion par exemple, mais malheureusement, l’expérience montre que les réussites sont le fait d’individus exceptionnels. Et puis l’autogestion n’a pas les qualités qui lui sont prêtées, bref, voilà que je commence à développer alors que je voulais me l’interdire.

      Derrière cette idée socialiste se cache l’idée de faire le bonheur des gens à leur place. Mais les gens savent très bien ce dont ils ont besoin pour prospérer. Ne pas les considérer intelligents, c’est en plus les infantiliser, comme en France, puis après leur reprocher qu’ils ne seraient pas capables d’utiliser un système référendaire. C’est un péché d’orgueil de la part de la personne avec un bon QI. Et inconsciemment, se cache derrière l’idée de régner “à la place de”.

      D’où ma réponse à votre deuxième interrogation. Est-ce qu’il faut des gens intelligents ou formés ou cultivés, ou autre, pour atteindre une meilleure société ? Là voit-on le raisonnement trotskyste : éduquons les masses, qui , plus conscientes, exerceront un pouvoir plus juste tout en sachant créer de la richesse. Mais l’intelligence ne s’acquière pas ainsi. Elle s’acquière dans l’action. C’est en étant responsable de ses propres choix et en commettant des erreurs que le progrès survient. Il n’y a pas d’éducation à l’erreur sans en passer par la responsabilité, et donc l’erreur. Vous ne pouvez empêcher un enfant de vivre en lui disant “Fais attention au feu, ça brûle”. Le pire, serait qu’il vous crût. S’il ne se brûlait pas, jamais il ne deviendrait adulte, jamais il ne sentirait la sensation de douleur, toujours il croirait qu’il lui faut une parole alterne avant d’agir, mais surtout, jamais il ne saurait qu’il peut vous faire confiance parce que vous l’avez prévenu. Le sens même du mot brûler, il ne l’acquerrait pas s’il ne l’expérimentait pas. Et votre rapport à Dieu est d’ailleurs le bon questionnement. Est-ce que Dieu intervient dans nos vies et nous dit “Attention Cyrus, détourne les yeux de cette fille là !” ou au contraire “Celle-là, c’est la bonne !”. Non Dieu ne nous dit rien de tel. Mais le socialisme oui, en tant que faux dieu. D’où la réponse au 3ème questionnement :

      Nous ne sommes pas appelés à créer un monde de pureté, chez nous catholiques. Mais nous considérons que nous devons d’abord travailler individuellement pour nous améliorer. Il est vrai que dernièrement nos Papes nous ont parlés de “structures de péché”, et il est vrai qu’il y a aussi bien des structures qui permettent à l’individu de vivre que d’autres qui le poussent vers le suicide. Cependant attention, c’est marcher sur des oeufs théologiques. Car derrière et comme je l’ai déjà souligné, il y a la tentation de la pureté sur terre, l’utopie, l’asservissement des consciences, qui mènent tous à des catastrophes. Le socialisme lui paye les gens et cela ne va pas sans les priver de leur droit de vote, de leur autonomie, sans une certaine inefficience aussi.

      Je sais et je vois que vous êtes animé de bonnes intentions : réconcilier la morale, l’économie, et la raison. Mais il y a des conflits nécessaires, et parfois même sains, pour ne pas dire saints. Comme je l’ai évoqué plus haut, il n’y aura jamais de système parfait, mais un système amélioratif ou pas. Nous ne devons pas rechercher une statique du bonheur collective, mais une dynamique. Le socialisme est un système sclérosant par nature, tout comme le communisme. Il faut réfléchir à des systèmes qui permettraient le conflit, et qui permettraient aux gens de dépasser les conflits auxquels ils feraient face.

      Voilà, je sais que ma réponse est bien incomplète, mais cette question demanderait des livres et des livres. Pour vous faire toucher du doigt le problème tel que je l’envisage, je vous répondrais ceci : quand vous intervenez sur le site et que je dois répondre à vos interrogations, je progresse. Il en est partout ailleurs ainsi, dans la vie. Le moment où le flot de nos existences est perturbé, c’est là qu’il y a possible progrès. Il ne faut pas demander au fleuve d’être tranquille.


      1. Avatar de Cyrus
        Cyrus

        Bonjour M. Durandal,

        Je vous remercie INFINIMENT de votre réponse fort instructive. C’est l’une des meilleurs qui m’ait été faite quant au socialisme.

        Cela dit, ne serait-il pas plus juste de parler de social-démocratie keynésienne… dégénérée. En d’autres termes, nous avons hérité d’un État social de la période des Trente Glorieuses, de 1945 à 1975, avec des taux de croissance de 5 à 7 % par année pendant 30 ans et nous avons conservé le système (et l’avons même étendu) alors que la croissance n’était plus au rendez-vous.

        Ensuite, je vous ” rassure ” qu’au Canada, plus précisément au Québec, le taux d’imposition est de 50 % ou pas loin. Avec toutes les absurdités et connivences administratives d’usage.

        D’ailleurs, puisque le socialisme aurait pour origine philosophique la modernité rationaliste, avec Descartes pour commencer, je me suis dit, je vais vous choquer, que plus de socialisme, rationnellement, irait de pair avec moins d’État et moins d’imposition. Si les travailleurs souhaitent s’enrichir financièrement dans le cadre d’entreprises où ils prennent une part des bénéfices qu’ils contribuent, par ailleurs, à générer, alors il faut moins les imposer. Logiquement.

        Moins d’État voudrait aussi dire abolir les administrations parasitaires. Au Québec, cela signifierait d’abolir le Conseil du Statut de la Femme ou encore le Conseil permanent de la jeunesse. En France, j’imagine que vous avez des Offices en tout genre dont vous pourriez vous dispenser.

        Je pense que derrière mon attachement au socialisme se cache plusieurs choses. Mon affection personnelle pour Jean Jaurès et la tristesse qui m’assaille quant à son destin tragique. Une oeuvre politique et intellectuelle immense et une personnalité attachante, bonne et généreuse. Un orateur exceptionnel et un défenseur infatigable des ouvriers. Un vrai Français, quoi !

        J’ajouterais que j’ai aussi une certaine affection pour M. Pierre Mendès France et M. Léon Blum. D’autres aussi.

        De plus, j’ai gardé quelques attaches à gauche, camp d’où je viens, malgré mon transfert à droite.

        Troisièmement, mon inconscient perse est structuré de manière très spirituelle par le manichéisme (religion persane de Mani) où le Monde est divisé en deux, le Bien et le Mal. Ce qui est Bien est Bien, ce qui est Mal est Mal. Ce qui est Bien est ABSOLUMENT Bien, ce qui est Mal est ABSOLUMENT Mal. Il n’y a pas de mélange possible, c’est soi l’un soit l’autre. Nous sommes soit dans la pureté, soit dans la corruption. Je crois que cette structuration mentale joue grandement dans mon puritanisme partiel et dans ma volonté, autrefois, de purifier le monde. J’en avais marre du Mal. Il y a trop de Mal.

        Quatrièmement, en voyant ma mère se sacrifier et se dévouer à tant de gens et de causes tout en étant sans cesse arnaqué et abusé par des salauds (hommes et femmes) politiques et souvent en-dehors (relations d’affaires et familiales), je crois que cela m’a poussé, en plus d’une prédisposition très forte à l’autoritarisme, à vouloir faire, comme vous l’avez très bien dit, leur bonheur à leur place en régnant à leur place. J’en avais marre du Mal chez les autres et en moi-même. J’étais fatigué de mon humanité noire et de celle des autres, car il y avait et il y a toujours un excès de noirceur dans l’âme des gens en 2019. Pour ma part, j’ai changé dans le bon sens, mais les autres, ils en sont toujours là où ils en étaient il y a 19 ans.

        Enfin, il y a peut-être la peur qu’en laissant le socialisme disons jaurésien derrière, j’y laisse une partie de mon âme au profit d’un système que l’on arrive pas à changer et dont beaucoup de gens, contrairement aux apparences, ne veulent pas sortir. Devrais-je adopter la proposition catholique du retour des corporations ? Défendu comme tel par Civitas ? J’adhère déjà à bon nombre de leurs propositions, excepté sur le plan économique où je me suis défini comme un national-socialiste. Chez moi, il s’agit de la synthèse du lys (monarchie) et de la rose (le socialisme).

        Vous savez, l’argument seul de l’exceptionnalité des individus pourrait suffire à rejeter le socialisme. Par définition, l’exception n’étant le fait que d’un seul ou d’une infime minorité, le socialisme, comme la démocratie, ne seraient véritablement applicables que si nous étions des dieux, ce qu’à l’évidence nous ne sommes pas.

        Francis Cousin avait déjà parlé des peuples non-européens comme étant dans, je le cite lui-même citant Marx, l’écosystème mental du temps immobile. Pour ma part, je me situe entre les deux, le temps linéaire et le temps immobile. Lorsque vous mentionnez la ” statique du bonheur collective ”, vous visez juste. Votre expression est parfaite. Je veux une statique du bonheur collective, un état majoritaire de joie permanent, avec quelques éléments de noirceur, mais pas trop. Car j’en ai trop vu et je n’en peux plus. Trop de noirceur, trop de méchanceté, trop de souffrance. Trop, c’est trop.

        Là encore, votre expression ” fleuve tranquille ” est tout trouvé. L’état permanent de tranquillité interne, d’unité de l’être retrouvé, en connexion directe avec Dieu. Un monde enfin apaisé. Lorsque l’on est poussé à bout comme je l’ai été si souvent par tant de gens dans cette société folle qu’est la société québécoise, je pense que l’on peut comprendre le pourquoi du comment, d’autant que je viens d’une famille exceptionnelle alors que j’habite dans une contrée constituée des descendants d’une bande de prostituées, de voleurs et de violeurs des XVIIe et XVIIIe siècles.

        J’oubliais un dernier élément : en tant qu’Iranien, je suis issu d’une civilisation exceptionnelle à la sophistication exceptionnelle, où l’on aime s’offrir les meilleurs et les plus belles choses de la vie. La Mercedes-Benz, par exemple, occupe une place de choix dans le bon goût perse. Je pense qu’avec le socialisme, je souhaitais et souhaite toujours tout simplement qu’un plus grand nombre de gens aient accès aux plus belles et meilleurs choses de la vie.

        Voilà, cher Monsieur Durandal. Je me suis rarement autant révélé sur le Net et dans la vie, sur même les soubassements de mes convictions politiques. J’espère que ces propos feront réfléchir, alors que je suis d’habitude très secret sur mes pensées et ma personnalité. Il y a encore bien des choses que je conserve dans mon jardin secret, mais ce que je viens d’écrire en dit déjà pas mal.

        Cordialement,

        Cyrus


        1. Avatar de Cyrus
          Cyrus

          Bonjour M. Durandal,

          Une dernière chose. Voyez le socialisme comme une forme de communautarisme, de communautarisme économique. Des communautés de travailleurs, de plus ou moins grandes tailles, selon la taille de l’entreprise, travaillent ensemble à produire ce qu’ils ont à produire et gagnent leur vie ainsi. S’ils font des profits et les partagent, ce que l’on peut s’attendre qu’ils fassent dans les entreprises où cela est possible, alors il ne faut pas trop les imposer tant sur leur salaire que sur les profits, ainsi ils pourront s’enrichir et utiliser l’argent pour assumer eux-mêmes bien des aspects de leur existence, car socialisme veut aussi dire autonomie des travailleurs, liberté des travailleurs. Donc, moins d’État et moins d’imposition.

          Cordialement,

          Cyrus


          1. Avatar de Léonidas Durandal

            Vous glissez subrepticement d’une logique de la consommation (socialiste) à une logique d’organisation du travail (communiste). Le problème du communisme, c’est que personne n’a intérêt à travailler pour la communauté. C’est même l’inverse qui s’impose naturellement. Si tous les fruits du travail sont partagés, alors j’ai intérêt à me reposer sur le travail des autres, et à en faire le moins possible. Logiquement, je serai alors rémunéré en supplément. Par contre, celui qui offre un surcroît de travail, lui, donne son travail à la communauté et n’est pas rémunéré à la hauteur de son engagement. Il a donc tendance à se décourager.

            Toute intervention communautaire à un niveau étatique est inefficiente et doit être strictement encadrée dans les cas d’extrême nécessité. En cela, il ne faut pas confondre l’économie et la morale où à l’inverse, nous avons besoin de partager des valeurs communes pour prospérer. La communauté est forte, mais elle est privative de liberté et inefficiente. L’individu est faible, mais il est générateur de croissance et d’innovation. L’état a pour ambition d’être fort. Il a donc tendance à être inefficient. L’individu lui, s’effondre moralement dans la réussite. Vous voyez, ce sont des systèmes en équilibre tout cela.


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