Un monde sans souffrance

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Ces individus ne naîtront pas d’un homme et d’une femme. Il faudra qu’ils soient produits par des machines qui contrôleront le moindre incident de parcours dans la gestation de l’enfant. Pour apaiser le bébé, on prolongera sa vie aquatique jusqu’à ce qu’il montre une volonté d’en sortir. Il mangera selon ses envies. Quand la quantité de nourriture ingurgitée dépassera ses besoins, les adultes référents payés pour l’élever lui feront des injections indolores d’hormones pour supprimer en lui toute sensation d’appétence. Ses principaux indicateurs de vitalité seront contrôlés de manière constante. Le moindre écart sera corrigé par quelques injections appropriées. Il recevra 30 minutes de caresses par jour et un supplément en cas de pleurs. Il comprendra vite qu’il peut avoir d’autant plus d’attention qu’il protestera. Il deviendra donc capricieux. Le caprice sera encouragé car confondu avec le désir, le besoin et l’envie. Il sera encouragé car il fera de lui un être aliéné. sans souffrance

Il devra marcher à tel âge, prononcer ses premiers mots à tel autre, apprendre à contrôler sa violence à tel moment. Si par hasard il ne suit pas sa courbe normale de développement éducative globale, les personnes payées pour le faire grandir, le stimuleront de telle manière qu’il devra répondre par le comportement approprié. A aucun moment, il ne lui sera demandé de faire des efforts, mais l’emprise qu’on exercera à son encontre sera si importante, que l’obéissance sera pour lui le seul comportement envisageable. Cet enfant ne connaîtra rien d’autre que ce qui lui est proposé, il devra donc y souscrire. On agira ainsi pour le protéger de lui-même et lui éviter bien des peines. Les adultes autour de lui ne supportant pas la moindre souffrance, ils ne voudront certainement pas qu’il en endure. Ils agiront donc pour son bien en évitant le moindre conflit avec lui. Si cet enfant ne peut obtenir ce qu’il désire, car les limites à nos désirs existeront toujours, les adultes référents de son entourage multiplieront les explications  à son égard jusqu’à ce qu’il comprenne de lui-même qu’il est inutile de perdre du temps à discuter ou de développer un argumentaire. Il en viendra à la conclusion naturelle que l’adulte a raison de manière magique et cette certitude implacable s’inscrira au plus profond de son être jusqu’à en devenir totalement inamovible. Plus tard l’Etat détrônera dans son cœur, la place que ses éducateurs auront eu pour lui. Car il comprendra avec l’âge qu’il ne devait rien à toutes ces personnes payées pour l’élever mais tout à un Etat qui avait organisé son élevage, et ce, depuis sa fécondation, et il en sera d’autant plus impressionné et reconnaissant. Il croira sentir dans l’Etat la main de Dieu.pédagogie institutionnelle Fernand Oury

A l’école, il apprendra à s’autocensurer. Aucun écolier n’aura d’ailleurs besoin de l’autorité d’un adulte. Car l’autorité c’est la révolte et la révolte fait souffrir. On leur apprendra à bien se comporter sans réfléchir pour éviter d’être une occasion de gêne pour leurs petits camarades. Et on compensera cette nouvelle forme de dictature en leur donnant une position dans la classe qui ne convient pas à un enfant mais qui flattera leur égo.

Hommes et femmes seront si confus dans l’esprit de chacun que garçons et filles agiront de manière identique. Le garçon aura le sexe atrophié à coup d’hormones et de réprimandes sociales, car le peuple aura pleinement intégré le danger potentiel contenu en chaque petit garçon qui naît. Les sexes auront même peut-être disparus car jugés inutiles et corrupteurs. Il n’y aura plus aucun saignement dans la cours de récréation, aucun accident, les matériaux seront prévus de telle manière que cela aura été rendu impossible.androgyne Les jeux autorisés ne permettront pas le moindre comportement déviant. Les enfants seront toujours sous la surveillance d’un adulte à tous les moments de la journée, à toutes les périodes de l’année. Les enfants seront surveillés durant leur sommeil au nom de leur protection. Ils seront peu nombreux à remettre en question les adultes, mais quand cela arrivera, ils seront traités à coup de médicaments appropriés. Les plus résistants à ce genre de traitement, se verront insidieusement ostracisés par le reste de la communauté, et ils demanderont à être euthanasiés pour éviter de vivre au milieu d’un tel enfer. Car l’humain n’aura pas sa place dans ce monde là. L’être sain et stable sera jugé inadapté.

En grandissant et par étapes successives, l’enfant sera orienté selon sa bonne volonté. Toutes les orientations se vaudront, et personne n’osera juger de la grandeur ou non de telle ou telle section. Tous les enfants penseront qu’ils ont suivi le cursus de leur choix et ne remettront pas en cause une décision qui était de leur propre fait. On n’obligera l’enfant en rien, sauf à suivre la tyrannie de ses propres décisions. L’enfant n’aura donc personne vers qui se révolter sauf lui-même. La révolte produisant de la souffrance, il choisira le cas échéant l’euthanasie plutôt que la vie. Tenant compte de ce genre de choix individuels à l’âge de l’enfance ou bien à l’âge adulte, la société prévoira un pourcentage de perte par euthanasie pour calculer le nombre de procréations à prévoir sur une année. L’équation de vie (les mots seront tous enjolivés) ressemblera un peu à cela : ((taux de perte dans l’utérus artificiel, semi-artificiel + taux de perte par masculinisation + pourcentage de perte incompressible + euthanasie dépressive + taux de mortalité par maladie encore non curable + 1)* population)/espérance de vie moyenne= nombre de naissances annuelles décidées par l’Etat.

Euthanasie d'enfants en Belgique

Euthanasie d’un enfant en Belgique

L’utilisation du terme “d’adulte” sera bien inapproprié concernant les individus un peu plus âgés. Ceux-là ne seront jamais des adultes, car premièrement, ils ne passeront jamais le stade de la puberté jugé trop aléatoire. Ils grandiront jusqu’à maturité sans bouleversement brutal de leur système hormonal. Des activités, des camps, des apprentissages, des soins médicaux leur permettront de canaliser leur peur de voir leur corps changer. L’idéal corporel de ce monde sans souffrance sera de réussir à leur donner un corps d’adulte sans qu’ils aient à en subir les conséquences. Ils seront comme les enfants, peut-être encore plus que les enfants : sans révolte, ils feront le travail qu’on leur demande de faire sans se poser de questions. Ils élimineront les enfants à euthanasier qu’on leur demandera d’éliminer, ils écouteront le chef en allant à leur cadence naturelle, ils iront à des spectacles culturels pour se distraire, la télévision et autres médias leur donneront l’apparence de la diversité, mais rien ne sera moins faux. S’il leur reste un brin de vie, on leur délivrera de la drogue plus ou moins légalement pour apaiser leurs souffrances. Ils seront nombreux à être sous camisole chimique, et à voir dans cette prise de stupéfiants un acte de liberté ultime. En fait de liberté, ils seront les pires esclaves du système car leur suicide médicamenteux permettra à cette société maternisante de se perpétuer malgré son échec absolu.

 anorexieUne nette barrière séparera ce qui se pense de ce qui ne se pense pas. L’autre côté de la barrière ne sera jamais interrogé, personne n’en aura même idée. Car la pensée vraie, sera assimilée à la mort. On croira penser mais on ne pensera point. En fait toutes les tournures de styles, toutes les utilisations grammaticales seront fermement encadrées par un comité de surveillance de lutte contre la haine et la souffrance. L’ensemble des citoyens de cette société si particulière combinera des mots mais pour en arriver toujours aux mêmes raisonnements. Des lanceurs d’alerte vérifieront qu’ils ne sortent pas du cadre défini au risque de générer une souffrance sociale, de la violence, de la haine. La simple évocation du mot « souffrance » fera faire n’importe quoi à de tels êtres. Ils auront d’autant plus peur de ce sentiment qu’ils ne le connaîtront pas. Celui qui provoquera de la souffrance par sa violence ou sa haine sera donc condamné fermement par les lois en place. Avoir provoqué de la souffrance en quelqu’un sera puni de lourdes peines. Il ne s’agira plus de condamner un crime bien défini par la loi, mais de juger du sentiment de peine et de sa force, infligés à une victime selon sa sensibilité particulière. Ainsi toutes les peines seront relatives et seront définies du point de vue de la victime et non à l’endroit d’un coupable. Si la victime a fini par mourir des coups de son agresseur, on aura peine à condamner un coupable, sauf si elle est morte dans la souffrance, ou sauf si certains de ses amis ont de la peine, et là, les juges seront impitoyables. La lutte contre la souffrance seule présidera au bien être de la société.

Alexandra Lange

Les hors droit ne seront pas forcément des hors la loi, mais des personnes jugées inaptes à vivre dans une telle société. Pour éviter qu’ils ne prospèrent, on les privera de toute assise sociale, ils n’auront aucune possibilité de s’intégrer, et si les peines de prison sont courtes, une autre forme de prison indolore et indicible les maintiendra plus sûrement en dehors de la société. La pression pour éliminer tous les individus qui n’accepteront pas ce contrat social sera très forte. S’ils résistent à l’exclusion sociale, il faudra aussi qu’ils résistent à la pauvreté et aux pressions psychologiques de la part de personnes agissant en meute et qui ne cesseront de les penser comme « inutiles », “extrémistes”, “marginaux”. Mais absolument rien de tout cela ne sera explicite. Le hors-droit ne sera jamais insulté ni même méprisé, il sera ignoré.

La religion et l’art n’auront plus leur place dans cette société. La souffrance ne devant pas exister, sa prise en charge par une croyance religieuse sera comprise comme une forme d’incohérence, voire de provocation. Si le sentiment religieux apparaît chez un être, il sera détourné en explication rationnelle. Au mieux, il sera vécu comme une chance, au lieu d’être pensé comme une croix. Mais chacun se méfiera de ce genre de relent passéiste et on pourrait faire sentir à l’individu à sentiment religieux qu’il est de trop. Par contre, tout un tas de faux arts et de fausses religions prospéreront. Ces arts n’en auront que le nom, ils seront une forme de snobisme admis pour le délassement. Quant aux fausses religions, elles seront nombreuses, mais elles ne diront pas leur nom et n’apparaîtront pas à la conscience de tous. La croyance en l’Etat, la pensée communes, seront de celles-là. sorcière brûlée par l'inquisition image caricaturale

D’ailleurs sentiments, personnes, et actes seront totalement indistincts dans une société sans souffrance. L’être ne sera jamais que ce qu’il réussit. Au moindre raté, échec, à l’aube d’une première souffrance, l’individu choisira d’être euthanasié plutôt que de souffrir, mais plus secrètement il le fera parce qu’il se sentira coupable de devoir faire souffrir la société par une présence et des sentiments inadaptés. S’il décide de vivre, il le fera pour ne pas faire souffrir la société, sans bien y réfléchir, prisonnier de son mode de pensée. Dans cette société sans souffrance, il n’y aura ni colère, ni rires bêtes, ni agression, rien ne sera déviant.

Paris: Marie Humbert at the press conference of the association "Faut qu'on

Au moment où la conscience leur viendra, les individus d’une telle société choisiront de mettre un terme à leur vie plutôt que de faire souffrir leur entourage. Ils seront aussi maintenus en vie pour ne pas faire souffrir leur entourage, et ils accepteront d’eux-mêmes aussi bien l’euthanasie que l’acharnement thérapeutique, pour éviter alternativement la souffrance en eux ou chez les autres, au choix selon la soumission et l’inconscience de chacun. La notion de soins aura donc progressivement disparu : on guérira ou on ne guérira pas, mais jamais ce genre de malades n’acceptera l’incertitude d’être soigné tandis que jamais ce genre de personnel médical du futur ne pourra comprendre l’utilité d’espérer.

Bien entendu, le couple n’existera plus. Le couple sera jugé pervers, entraînant le conflit, et par conséquent, les souffrances. Les quelques couples qui se formeront pourront se quitter quand ils le désireront, au moment où ils le désirent. Mais s’ils souffrent à la séparation, on se moquera bien d’eux en leur rappelant qu’on les avait prévenus. Les pulsions sexuelles seront soignées par des posologies adaptées ou à un faible niveau de conscience de l’individu, par masturbation. On offrira aux individus de ces sociétés des services sexuels qui ne seront qu’une forme institutionnalisée de masturbation/prostitution d’Etat. Des machines se chargeront de ce genre de mission. Les lois aboliront la souffrance, et chaque loi devra apporter une réponse à une incapacité individuelle. Les lois deviendront si nombreuses, qu’il nous faudra de petits appareils pour nous prévenir en cas de dépassement. Ces appareils nous permettront de contrôler la souffrance de notre interlocuteur ou les mots prononcés inappropriés. Cet appareil contrôlera notre comportement et prendra le relais quand nous ne serons plus aptes à nous contenir.

Un lecteur du futur qui lirait mon texte le trouvera complètement inutile. Il pensera que le monde que je décris est déjà là, et que lire ce genre de chose n’apporte rien. Il croira tout savoir. Il sera imbus de lui-même et aucune horreur de ce monde ne provoquera en lui le moindre malaise. Il sera cynique et partagera son cynisme avec son entourage. Car l’individu du futur, flatté outre mesure, pensera tout avoir compris à ce monde. Il n’en saisira plus l’essence. Enfermé dans ses certitudes il n’en observera plus les imperfections. Cet être là ignorera sa faiblesse. Il sera aussi sûr de lui qu’il sera bête. Il chérira son manque de culture comme un signe évident de modernité, sa lâcheté comme la plus grande des prudences. Il ne changera pas et se croira un roc. Il ne pourra pas vivre en dehors de lui. Il dormira, se lèvera, ira travailler, donnera un peu de son temps à des associations bénévoles, priera pour pouvoir rester tel qu’il est (faible) et absoudra le pouvoir étatique de toutes ses fautes, en perdant la mémoire de ses vices.

Tout en haut de cette société là, des cerveaux dans des corps artificiels, insensibles à toute douleur, contrôleront le bon fonctionnement du monde. Leurs corps et leurs esprits surpuissants les feront prendre pour des dieux. Ils seront réparés quand ils en auront besoin et à terme leur cerveau même sera remplacé par un ensemble de connections matérielles ou biologico matérielles voire virales. Ce cerveau sera similaire à leur modèle de naissance seulement dans un premier temps. Par la suite, et très vite, ils auront mémoire de tout, une science infinie, et apparaîtront comme indestructibles et éternels. Le peuple aura perdu trace de leur naissance et il inventera une mythologie propre à expliquer leur apparition. A terme, ces cerveaux commandeurs s’élimineront les uns les autres, par fusion ou destruction, et il ne restera plus qu’un seul de ces êtres sur terre. Il sera une entité très proche du démon, s’il n’est le démon lui-même. Il contrôlera les planètes, dirigera des demi-démons qui le serviront et seule la venue de Jésus pourra nous libérer du tyran. Pour entretenir ces demi-démons et ces dieux, il faudra sélectionner des êtres vivants nés d’un homme et d’une femme à l’état naturel, et éduqués dans la différence. Ceux-là seront sacrifiés, eux et leurs enfants pour maintenir la bête en vie. Plus les êtres seront volontaires, croyants, innocents et intelligents, plus le sacrifice satisfera la bête. Mais le démon n’aura pas une emprise directe sur ces êtres libres.

dieux

L’existence de ce petit peuple se passera dans un parc prévu à cet effet, où ils seront enfermés par des artifices qu’ils ne connaîtront pas vraiment. Les disparitions improbables de certains seront expliquées par quelques causes naturelles. Les démons et demi-démons envieront grandement les êtres du parc. Ils désireront intérieurement les posséder, et souvent, ils iront les perturber sur terre. Mais Jésus veillera sur eux, et ils ne pourront étendre leurs méfaits qu’aussi loin que ce petit monde ne priera pas. Le démon devra donc en convaincre le plus possible de sacrifier eux-mêmes leurs enfants et d’abandonner la prière. Le démon et les demi-démons leur souffleront à l’oreille des horreurs en provenance de leur monde, et ils feront passer ces horreurs pour naturelles. Chez les êtres priant Jésus, le démon distillera la peur du malin pour les contrôler. Ainsi, autant les êtres qui ne pensent pas seront aisément contrôlables, autant le démon contrôlera les êtres naturels par la peur et devra en jouer de toutes ses forces pour arriver à ses fins. A chaque fois qu’un de ces êtres, abandonnera un enfant, le laissera mourir par égoïsme, évitera le conflit par lâcheté, n’ira pas vers les autres par faiblesse et ne s’en repentira pas, le démon pourra absorber le petit être abandonné. Il ne se contentera jamais de ce qu’il a détruit. Il lui faudra détruire toujours plus. Il s’attaquera d’abord aux êtres isolés de la communauté, puis à la communauté elle-même. Les êtres naturels et les autres vivront les uns à côté des autres, mais le démon ne se trompera jamais de cible. Ceux qui lui appartiennent déjà ne l’intéresseront pas en ce qu’ils répondent exactement à ses ordres. Parmi les êtres perdus, seuls ceux qui prieront l’Esprit Saint pourront lui échapper. Quant aux êtres naturels du petit peuple de Dieu, ils seront dans l’incertitude perpétuelle, mais tournant leur cœur et leur corps vers Dieu, et recevant Jésus en leur être, demandant le pardon de leurs fautes, jamais ils ne mourront. Ils souffriront durant leur vie sur terre et les enfermés les appelleront des doloristes. Ceux-là souffriront les attaques de leur conscience et ne seront jamais certains de faire le bien malgré des règles mûrement réfléchies. Certains d’entre eux livreront leurs enfants au démon et ce, avant même la naissance. Mais en les livrant, ils sauveront ces petits êtres du néant au moment même où ils se perdront. Sauf grâce universelle acceptée, jamais les enfermés ne comprendront qu’on puisse vouloir des enfants en dehors de l’Etat et en particulier par des voies naturelles. Ils se répéteront avec terreur certaines phrases de ces croyants : « La femme enfantera dans la douleur et l’homme gagnera leur nourriture à la sueur de son front » ou encore « Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice ».  Ces enfermés se glorifieront d’avoir refusé toute souffrance dans leur existence. Leur seul plaisir vrai sera d’avoir échappé à la Vérité, au Chemin et à la Vie. Pour le reste, ils auront perdu le goût.

satan contre Jésus

14 réponses à “Un monde sans souffrance”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    “Drame de Millas: des parents de victimes demandent des excuses de l’État”, L’Express du 23/12/2017.

    Ils peuvent aussi lui demander de vivre éternellement, de les ressusciter, de les rembourser ? Crétins.


  2. Avatar de Léonidas Durandal

    “Consentement sexuel : pourquoi il est compliqué d’établir un âge minimum”, L’Obs du 14/11/2017.

    Au moment où la société expose les enfants à la pornographie et à la méséducation qui avance toujours plus l’âge de la puberté, cette même société va condamner les relations sexuelles précoces. Va y avoir du boulot devant les tribunaux, surtout en banlieues. Et avec le recul de la prescription demandé par les féministes, des cas pourront ressortir des dizaines d’années après, si ces “enfants” ont connu le moindre problème psychologique durant leur développement, ou le moindre problème financier… Mais ça tombe bien, car la justice manque de dossiers. Elle ne devrait pas souffrir d’avoir à statuer sur quelques centaines de milliers de plus par an. A moins que ce soit comme d’habitude, au cas par cas que les gens seront poursuivis tandis que tout le monde ou presque aura été rendu coupable. Rien que dans mon entourage, il va falloir juger deux personnes pour des faits présents, dont une jeune fille majeure mais assez immature même au niveau de son corps, et qui a forniqué avec un mineur de moins de 15 ans. Et puis, cette fois, il va falloir aussi faire condamner Brigitte Macron…

    Les syndicats de la magistrature viennent de se prononcer contre ce genre de mesure. Ils veulent pouvoir continuer à juger au cas par cas. C’est une bonne nouvelle. Cela montre, qu’ils ont désormais conscience qu’ils ne peuvent pas remplacer l’éducation des parents, ni pourvoir à la faillite sociale.


  3. Avatar de Léonidas Durandal

    ECLJ du 27/06/2017 : “Droit à l’enfant sans père” : le CCNE confond injustice et frustration

     

    La PMA pour toutes, c’est le droit à l’enfant sans père : une injustice.
    #CCNE
    Le 27 juin 2017, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a publié son avis n° 126 sur les demandes sociétales de recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP). Il s’y exprime en faveur de l’accès à la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes en admettant que « l’ouverture de la PMA à des personnes sans stérilité pathologique peut se concevoir pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles ».
    Cet avis était très attendu : sur cette question de la « PMA pour toutes », promesse électorale d’Emmanuel Macron, ce dernier avait en effet déclaré vouloir s’en remettre à l’avis du CCNE, bien qu’il ne soit que consultatif.
    Le CCNE toutefois inquiet des « conséquences pour l’enfant »
    Dans ces revendications « d’égalité » en matière de procréation portées par les mouvements LGBT, le grand oublié et lésé est l’enfant. De la même manière dans cet avis, si les « conséquences pour l’enfant » figurent parmi les « points de butée », le CCNE se déclare néanmoins favorable à la PMA pour les femmes célibataires et lesbiennes, en évoquant notamment une injustice à leur égard. C’est toutefois confondre injustice et frustration.
    Permettre aux femmes célibataires et lesbiennes de procréer par PMA crée un véritable « droit à l’enfant ». Plus encore, il s’agit d’un « droit à l’enfant sans père ». L’enfant se voit infliger une grave injustice en étant intentionnellement privé de père, de filiation paternelle, de référent masculin pourtant nécessaires à la construction de sa personnalité, cela dans l’unique but de satisfaire le désir individuel d’adultes. Les droits les plus fondamentaux de l’enfant sont bafoués et les pères sont méprisés et relégués au rang de donneurs de sperme.
    Après le « Mariage pour tous », la « PMA pour toutes », puis…
    Le CCNE fait ainsi un pas supplémentaire vers l’admission de la gestation par autrui (GPA), bien qu’il se déclare dans ce même avis en faveur de sa prohibition. En effet, si la PMA constitue le seul moyen pour les femmes célibataires ou lesbiennes de réaliser leur désir d’ « avoir » un enfant partiellement issu de leur sang, les hommes célibataires ou homosexuels ne peuvent avoir recours qu’à la GPA pour satisfaire ce même désir. Or si la PMA est admise pour les femmes, comment refuser aux hommes la GPA, c’est-à-dire un « droit à l’enfant sans mère » ?
    Au delà, on peut se demander si, dans l’esprit d’un tel « droit à l’enfant sans père ou sans mère », le « progrès » ne consistera pas à l’avenir à concevoir et faire naître des enfants hors de toute famille, car la famille n’est plus nécessaire à la procréation, ni d’ailleurs à l’éducation.
    Cet avis favorable au « droit à l’enfant sans père » pose ainsi la question du rôle de la technique et de la médecine : accepter l’usage de la PMA en l’absence d’indication médicale revient à considérer que la technique remplace l’homme et que la médecine ne sert plus à soigner l’homme mais à l’augmenter. Cela relève de la pure logique transhumaniste.
    L’autorité perdue du CCNE
    L’autorité de cet avis est autant discutable que la légitimité de l’instance qui l’a rendu : en effet, le CCNE apparaît de plus en plus comme un interlocuteur factice contrôlé par la majorité pour faire avancer ses idées, plutôt que comme une instance d’expertise éthique. Sur le papier, le CCNE était censé être indépendant. Dans les faits, le gouvernement en a modifié la composition en 2013 et 2016 afin que la majorité de ses membres soit favorable à ses positions. Dès lors, il est hypocrite de la part du gouvernement de feindre de s’en remettre à l’avis de cette instance : ce n’est qu’une façon de ne pas assumer ouvertement ses choix et responsabilités politiques.
    « PMA pour toutes » et agendas parlementaire et européen
    La publication de cet avis coïncidant avec la rentrée parlementaire, il est à craindre que le gouvernement n’inscrive cette réforme à l’ordre du jour du Parlement, sans attendre la révision des lois de bioéthique prévue en 2018.
    Cet avis pourrait encore trouver un écho auprès de la Cour européenne des droits de l’homme qui est saisie de l’affaire Charron et Merle-Montet contre France (n° 22612/15) dans laquelle deux femmes lesbiennes se plaignent de ce que la législation française réserve la PMA aux couples souffrant d’une infertilité pathologique médicalement diagnostiquée ou d’une maladie grave dont il s’agit d’éviter la transmission.
    Le Centre européen pour le droit et la justice a été autorisé par la Cour à lui soumettre des observations écrites : il y explique notamment que la législation française actuelle en matière d’accès à la PMA est équilibrée, n’est pas discriminatoire et fait prévaloir l’intérêt supérieur de l’enfant.


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