Les soins pour hommes

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L’autre jour, un poteau passe et me tend un prospectus. Connaissant parfaitement mes idées, il me lance : « Quand tu voudras t’épiler les couilles… ». Je rigole, j’ouvre et je découvre le pot aux roses.

La dernière fois que j’ai mis les pieds dans un espace beauté, ce fut pour remettre un courrier à une ancienne voisine qui avait déménagé et qui travaillait là. Il y a 25 ans de cela. A l’accueil, j’avais été considéré comme un pervers. Les hommes qui osaient s’approcher de ce genre d’établissements n’avaient qu’une idée en tête : payer pour que des femmes s’occupent d’eux. En somme, ils recherchaient des putes. Et les filles avaient ordre de bien mettre les points sur les « i ». Pas de de ça chez nous. Un tout petit peu plus tard, les salons de massages asiats se sont développés, surtout dans les grandes métropoles en fait. Et ceux qui désiraient une masturbation + +, pouvaient aller se faire vider les gonades pour un prix que j’imagine raisonnable. Mais ça, c’était avant.

Désormais, il semble que les portes du merveilleux monde des femmes se soient ouvertes pour nous. L’homme est une femme comme les autres, et il s’épile. En tout cas, ces centres esthétiques, ou plus généralement les films pornos, l’y invite. J’ai déjà évoqué l’inquiétant phénomène de ces femmes systématiquement épilées sur nos écrans, à l’image de petites filles, ce qui dénote d’un certain penchant de notre époque pour la déviance. Dernièrement, je suis tombé sur un rap à la radio qui évoquait la nécessaire épilation des femmes parce que le type voulait savoir où il allait mettre sa teube. En relief, il clamait donc haut et fort qu’il avait besoin d’être rassuré avant de pénétrer une femme. De la virilité en veux-tu en voilà ! Il y avait aussi cette publicité, d’épilation pour hommes qui m’avait interrogé.

Or loin d’avoir jeté son filet au hasard, le capitalisme a identifié un vrai besoin dans notre société : celui pour les hommes d’apparaître sans poil. Les cyclistes ou les femmes ne sont plus les seuls concernés ! Et non seulement, ces hommes s’épilent des zones inhabituellement velues, mais aussi celles qui le sont naturellement. En regardant les acteurs pornographiques sans un poil, je m’imaginais qu’il se rasaient pour la prise de vue, ou pour l’hygiène (étant donné leur sexualité à risque). Mais non, il s’agit d’un phénomène plus large où, non seulement la femme régresse à l’état d’enfance, mais le garçon aussi.

Il est vrai que l’acte sexuel a un quelque chose de régressif. Sorte de fusion originelle qui se reproduit à l’identique, de nouveau, la pénétration fait appel à une sorte d’avidité enfantine. La pornographie ou la société du bain sexuel, exaltent ce côté là, non le côté adulte de la fécondation et de la transmission. Car il y a une sexualité hors cadres et une autre, qui s’exprime dans le mariage. Entre les deux, il n’existe aucune alternative. Soit l’acte sexuel s’accomplit pleinement à travers la reproduction. Soit il jouit de lui-même dans la masturbation. Deux actes identiques dans la forme et opposés dans le fond. Et vous ne me ferez pas croire que ces nouveaux centre de soins n’accueillent que des acteurs de films pornographiques. L’homme moderne est enclin à s’épiler pour d’autres raisons.

Tout d’abord, j’y vois un désir d’être beau, à l’image d’une femme. Perméables aux critères féminins de réussite, ces hommes pensent devoir agir à l’identique. La beauté au féminin, c’est le soin et l’absence de poils. Exit le côté sauvage, le laisser aller. Plus que maîtriser sa nature, il faut la faire disparaître. Le corps doit être lisse à l’image de celui d’une femme, et aussi pur que celui d’une vierge idéalisée.

Ironiquement, cette enveloppe sans poil, fantasmée plus propre, est dégoûtante. Les zones pileuses régulent les bactéries dans les parties chaudes et humides de notre corps. Sans poils, ces aires deviennent des nids à mauvaises bactéries. Conséquence : la personne qui s’épile ces zones doit se savonner plus souvent pour éviter les mauvaises odeurs. Et pour cacher le désastre, utiliser tout un tas de déodorants. Et plus elle s’applique ce genre de soins, plus le poil repousse dru, plus sa peau est agressée, et plus en réaction, son corps sent mauvais. Elle en arrive à l’agresser jusqu’à l’allergie ou l’herpès. Ca favorise la vente de cosmétiques et la pharmacologie, mais certainement pas l’hygiène.

Pour les hommes, l’épilation du torse, de l’abdomen ou des jambes ont encore moins de signification. Que ces hommes aient une idée dégoûtante de l’hygiène, tout le monde fait des erreurs. Mais qu’ils veuillent se donner l’apparence d’une femme, voilà qui est bizarre. Je peux comprendre qu’une femme s’épile ces parties sèches pour ne pas être identifiée à un individu secrétant trop de testostérone. Mais pour un homme, c’est juste afficher un haut taux d’oestrogènes, soit ne pas assumer sa masculinité, soit désirer la féminité.

Il y a encore un fantasme plus scabreux que ces clients de centres esthétiques peuvent assouvir en allant se faire épiler : souffrir entre les mains d’une femme. Je ne doute pas que ces hommes aient été happés par l’imaginaire féminin. Vous n’avez qu’à voir combien ce travail du corps est mis en avant dans les milieux gays. Maman contrôle ici son petit garçon jusqu’à l’identification. Castrés, ils prennent leur plaisir dans la castration, qui n’est pas que symbolique ici. 26 euros pour se faire arracher les poils de la verge (!) et des testicules, c’est toujours moins cher qu’une passe avec maîtresse domina… Cette directrice de centre de soin a eu le nez creux à mon avis.

Mais je ne juge pas. Qui suis-je pour jeter la première galette de cire au premier métrosexuel venu ou à la première vendeuse de soins corporels jouant sur tous les fantasmes masculins pour accumuler un petit pécule et partir à la retraite l’esprit tranquille avant 64 ans ? Je constate simplement la faillie collective. Les hommes féminisés sont devenus si nombreux, et représentent un marché si colossal, que les centres esthétiques qui n’accueillaient que des femmes voilà quelques années, racolent ouvertement la gente masculine, sans avoir peur de la confusion généralisée ou de la promiscuité entre les sexes. Le phénomène transexuel promu par des élites dégénérées, n’est pas arrivé dans notre société occidentale par hasard. Il est la suite de la volonté de mixité des femmes, une volonté qui a vaincu après 1968. Cette confusion à tendance incestueuse de la matriarche qui n’a pas intégré de contre-pouvoir masculin dans sa psyché, donne ses fruits de nos jours, avec une affirmation masculine et virile en berne, voire une féminisation des hommes, et un développement de métiers féminins en forme de racket, toujours à la limite du tapin. 

2 réponses à “Les soins pour hommes”


  1. Avatar de Cyrus
    Cyrus

    M. Durandal, est-ce que vous vous rendez compte à quel point ce texte est à EXPLOSER de rire ? 

    Est-ce que ça vous a échappé en l'écrivant ou bien maintenant en le relisant, à la lumière de mon commentaire, cela vous apparaît clairement en plus de vous donnez un accès de rire incontrôlable ?

    Cordialement,

    Cyrus


    1. Avatar de Léonidas Durandal

      Bonjour M Cyrus,

      C’est marrant, parce que je décoince mon lecteur. Volontairement, il va s’en dire. Ou plutôt parce que je suis comme ça en vérité.

      Cordialement.

      M.D


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